Nous le savons bien, le processus de refondation de l'école de la République est inévitablement un processus de longue haleine dont la loi constitue le socle.
Il faut des moyens, notamment budgétaires, pour servir cette ambition. Et nous n'avons de cesse de saluer l'effort exceptionnel du Gouvernement, dans un contexte de réduction impitoyable des déficits publics, qu'il s'agisse des mesures d'urgence pour la rentrée scolaire 2012, de la création de 16 000 « emplois d'avenir professeur » ou des milliers de recrutements inscrits dans le projet de loi de finances pour 2013.
La loi est naturellement une étape essentielle mais, une fois qu'elle sera votée, il restera beaucoup à accomplir. Faire entrer l'école dans l'ère numérique, faire évoluer le contenu des enseignements, leur organisation, tout cela nécessitera énergie et conviction.
Vous n'en manquez pas, monsieur le ministre, tout comme vous, mesdames les ministres, et nous connaissons votre volonté et votre capacité à vouloir aller toujours plus loin, à porter toujours plus haut un grand dessein pour l'école de la République.
Vous définissez les vrais enjeux, faites preuve de pédagogie et emmenez avec vous ceux qui attendent depuis si longtemps une politique d'élévation de l'éducation nationale en redonnant à l'école la foi – inévitablement laïque – en ses capacités et, aux enfants et aux enseignants, l'envie d'apprendre et d'enseigner.
La très belle progression des inscriptions aux concours 2014 de recrutement des enseignants en est le meilleur témoignage. C'est un signe important de la reconnaissance du travail de revalorisation du métier d'enseignant qui est à l'oeuvre.
Plus que jamais, l'école est le lieu où l'on doit donner le goût d'apprendre, de chercher, de savoir. Il faut pour cela que chacun ait la même chance d'accéder à cette découverte et la même chance de réussir. Aussi, permettre l'égalité de tous, c'est savoir donner plus de moyens à ceux qui en ont le plus besoin.
C'est une évidence de le dire, cela l'est moins quand il faut traduire dans les faits cet objectif d'égalité alors même que l'éducation nationale a été durablement affaiblie au long de ces dix dernières années et que le doute a pu saisir nombre d'acteurs éducatifs jusqu'à laisser percevoir parfois un véritable mal-être.
Mais pour un pays, faire le pari de la jeunesse et miser sur l'éducation, c'est tout simplement écrire son avenir. C'est en cela que la mobilisation ne peut être que l'affaire de tous, car c'est un enjeu pour la République tout entière.
C'est aussi pourquoi, monsieur le ministre, mesdames les ministres, mes chers collègues, nous sommes aujourd'hui à la fois heureux et enthousiastes d'apporter notre contribution active et notre soutien déterminé à ce projet de loi qui, en recréant les conditions de la réussite éducative pour tous, refonde l'école de la République, cette école que nous aimons comme nous aimons la République, indivisible, laïque, démocratique et sociale. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)