Intervention de Benoist Apparu

Séance en hémicycle du 11 mars 2013 à 16h00
Refondation de l'école de la république — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoist Apparu :

Les ESPE, c'est un peu la politique du rétroviseur, dans le sens où l'on crée quelque chose qui a déjà existé. Vous me direz à juste titre que ce ne seront pas des écoles normales ni des IUFM, que ce sera très différent. Cela reste à démontrer car, en la matière, il n'y a pas beaucoup de contenu dans la loi. Pour l'instant, il n'y a qu'une coquille quasiment vide. Nous verrons comment évoluera le contenu. Si du temps des IUFM, qui, je le rappelle, ont été supprimés en 2010, l'école française se portait à merveille, on pourrait comprendre que la création des ESPE change fondamentalement le système éducatif. Malheureusement, je crains que vos désirs en la matière ne se soldent par un échec.

Voilà les trois piliers sur lesquels repose votre texte. Nous ne partageons pas votre vision des choses. Certes, ces trois piliers constituent des avancées qui ne sont pas insignifiantes, mais il ne s'agit pas d'une véritable refondation. Ce sont plutôt les portes et les fenêtres du système éducatif que vous dessinez, bien plus que les fondations de notre école. Pour notre part, nous proposons une vision alternative pour refonder véritablement l'école, qui a besoin de cette refondation.

Nous partageons le constat que vous formulez dans l'exposé des motifs de votre texte. Notre école souffre de trois maux principaux, que vous avez évoqués tout à l'heure. Aujourd'hui, l'école ne sait pas suffisamment gérer les inégalités de naissance. Elle les reproduit plus massivement qu'ailleurs, contrairement à l'ambition première de l'école de Jules Ferry, que nous acceptons tous. L'école ne sait pas former une élite suffisamment nombreuse pour produire les têtes chercheuses dont nous avons besoin pour bâtir une compétitivité française dans l'innovation et la recherche. Ensuite, notre système scolaire ne sait pas répondre aux objectifs fixés à Lisbonne : 50 % d'une classe d'âge doit parvenir au niveau licence. Enfin, notre système ne sait pas former l'encadrement intermédiaire dont le pays a besoin. Nous partageons ces trois constats, mais je suis intimement convaincu que votre texte de loi ne permettra pas d'apporter une réponse.

Avant de vous proposer une vision différente, alternative, d'une véritable refondation de notre système scolaire, je voudrais m'arrêter quelques instants sur la question des moyens.

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