Comme l'a montré notre collègue Xavier Breton, et avant lui Benoist Apparu, plusieurs arguments plaident en faveur d'un renvoi de ce texte en commission.
Le rapporteur a vanté les vertus de la grande concertation estivale ; mais nous estimons que le débat doit se prolonger encore dans nos travaux parlementaires, car il y a des silences dans ce projet de loi. Il ne fait quasiment aucune mention de l'autonomie des établissements, de la contractualisation avec le corps enseignant sur la question de la réussite scolaire, de la revalorisation du métier d'enseignant – ils sont dramatiquement déclassés aujourd'hui –, de la formation continue, du rôle des parents ou de l'individualisation des méthodes d'enseignement.
Certains points méritent grandement d'être travaillés, tant les modalités de leur application sont nébuleuses, voire catastrophiques. C'est le cas des rythmes scolaires ainsi que l'articulation des temps scolaires et des temps de l'enfant sur la question du parcours de l'éducation artistique et culturelle.
Oui, monsieur le ministre, nous avons besoin de retourner en commission pour faire régner ce climat de dialogue que vous appelez de vos voeux, mais que vous n'avez guère illustré dans vos propos, en dénonçant l'action de vos prédécesseurs et en contestant même la légitimité d'un débat qui déshonorerait ses auteurs – ce sont vos termes.
Vous attendiez ce débat avec gourmandise : seriez-vous déjà repu pour n'avoir pas pris la peine de répondre à notre collègue Xavier Breton ? Si vous attendez ce débat avec gourmandise, nous l'attendons avec gravité, et nous plaidons en faveur de ce renvoi en commission. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)