Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 11 mars 2013 à 16h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

L'école est la première des promesses. C'est la promesse que fait la République à la génération qui vient. C'est la promesse que par son travail, par son apprentissage, la jeunesse trouvera sa place dans notre société.

Par-delà l'état des finances du pays, prospère ou frappé par les crises qui ont accompagné le XXe siècle, ceux qui nous ont précédés dans cet hémicycle ont façonné l'école telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Bien plus qu'un simple lieu d'apprentissage, ils ont eu à coeur de faire de l'école le creuset, le ferment de l'idée de République.

À charge, dans les classes, aux premiers hussards noirs puis aux instituteurs, aux professeurs et aux professeurs des écoles que nous connaissons désormais, de transmettre et de faire vivre la République, la laïcité, bien sûr, et surtout l'idée généreuse d'une école publique et obligatoire, une et indivisible, offrant sans distinction de territoire ou d'origine sociale la même qualité d'encadrement, et les mêmes moyens, avec pour but non l'excellence de certains, mais la réussite de tous.

Mes chers collègues, je pense que nous sommes nombreux, de part et d'autre, à souscrire à cette vision de l'école comme le lieu de la laïcité, de la transmission des savoirs, de l'apprentissage de la citoyenneté, et comme la clé d'une future ascension sociale pour les plus modestes. Pourtant, si nous sommes tous réunis aujourd'hui, c'est parce que notre école ne répond plus à ces exigences républicaines. L'étude PISA de 2009 classe ainsi notre système parmi ceux de l'OCDE qui font le moins bien fonctionner l'ascenseur social. Jamais dans notre pays le poids des déterminismes sociaux n'a été aussi grand pour expliquer les écarts de réussite scolaire entre les élèves. Cette reproduction des inégalités sociales dans et par nos écoles est particulièrement inquiétante. Cela est d'autant plus grave que c'est aussi une dégradation globale du niveau des élèves qui est constatée.

Cette crise de notre modèle éducatif et l'affaiblissement de notre école s'accélérant depuis dix ans, le poids des mauvaises décisions politiques est indéniable. Je pense tout d'abord à la baisse du nombre d'enseignants : compte tenu de sa mission, l'éducation nationale aurait dû échapper à la logique aveugle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion