Intervention de Isabelle Attard

Séance en hémicycle du 11 mars 2013 à 16h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

L'école est le socle de notre République. Une société qui s'attache à la réussite et à l'épanouissement de sa jeunesse, de ses enfants, est une société porteuse d'avenir.

Notre majorité s'est engagée à refonder et protéger notre école. À travers la loi de refondation de l'école, nous en avons l'opportunité : saisissons-la !

Notre volonté à tous, je l'espère, est de permettre à la France d'avancer dans la confiance et de permettre à chaque Français de trouver sa place dans une société sereine.

Aujourd'hui, nous devons lutter contre les inégalités, notamment en matière de chômage, de logement, de santé et de culture. L'école reste notre meilleure arme dans ce combat : avec cette loi, ouvrons le champ des possibles avec enthousiasme, courage et ambition.

La loi de refondation de l'école qui nous est proposée est ambitieuse. L'école repensée permettra de combattre le chômage efficacement, et surtout à long terme.

Par la qualité de la formation, par l'ambition que nous y placerons, l'école devra fournir à chacun de nos enfants le bagage nécessaire à la compréhension et à l'appréhension des défis d'aujourd'hui et de demain.

Il ne s'agit pas de former de simples salariés, mais des citoyens qui par leur ouverture d'esprit et leur sens critique deviendront des adultes capables de s'adapter dans un monde en mouvement ; des jeunes qui ne seront pas paralysés par le chômage, mais qui prendront leur vie professionnelle en main ; de nouvelles générations qui auront plusieurs carrières et plusieurs vies, dans le monde associatif, culturel, sportif, et plus globalement citoyen.

Oui, cette loi est ambitieuse. Elle nous demande du courage. Notre courage sera d'aller au bout de la réforme, car elle va dans le sens de l'intérêt de nos enfants ; ils le méritent bien, chers collègues !

Ayons l'audace d'en finir une bonne fois pour toutes avec le système de notation, amplificateur d'échec scolaire. C'est la seule solution contre les inégalités culturelles et sociales, en dépit de la réticence au changement de certains parents et également de certains enseignants.

Ayons la détermination de relancer l'ascenseur social. Nous devons faire preuve de courage politique.

Cette loi de refondation de l'école nous demande de l'enthousiasme : l'enthousiasme de nous lancer sur de nouveaux chemins. Nous avons l'opportunité de redéfinir l'école et de mettre en lumière le travail des équipes éducatives. Nous pouvons renouveler le sentiment de fierté de participer au projet éducatif. Nous avons l'occasion de soutenir l'expérimentation pédagogique et de valoriser chaque avancée, chaque petit succès ayant permis de faire aimer l'école ou de transmettre des savoirs à un enfant. Nous avons la possibilité de faire en sorte qu'elle se généralise et soit offerte au plus grand nombre. Il nous faut récompenser les initiatives. Les équipes éducatives doivent savoir qu'elles trouveront le soutien de chaque citoyen quand elles choisiront d'innover pour le bien des enfants.

Face à ce projet de loi, nous avons fait notre travail de parlementaires en tentant d'améliorer ses dispositions. L'éducation à l'environnement, sujet important s'il en est, fait partie de ces ajouts.

C'est par l'éducation que nous expliquerons à nos enfants que la société dans laquelle ils sont nés est issue de la consommation de ressources fossiles limitées et qu'il leur appartiendra de trouver de nouveaux modes de vie fondés sur d'autres ressources, plus abondantes et respectueuses de notre planète.

Le développement des outils numériques est une formidable opportunité pour notre société. Les moyens de communication n'ont jamais été si nombreux et divers. Le savoir est littéralement à portée de main, ce qui constitue une révolution au moins aussi importante que le fut l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot en son temps. Les moyens d'expression sont tout aussi développés.

Deux siècles plus tard, nous sommes enfin en mesure d'exercer la liberté d'expression imaginée par les rédacteurs de l'article xi de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il est primordial que l'école de la République accompagne ce changement au lieu de le subir.

L'article 26 du projet de loi dont nous discutons aujourd'hui préconise une formation progressive des élèves aux outils et aux ressources numériques. Il reste à donner aux enseignants les moyens d'assurer cette formation, en étant eux-mêmes formés et en disposant d'outils adaptés à cet enseignement.

C'est pourquoi l'article 55 est particulièrement important. Il vient élargir l'exception pédagogique dont bénéficient les enseignants, en autorisant explicitement l'usage en cours des oeuvres écrites numériques. Nous vous proposerons de poursuivre dans cette direction, au travers d'amendements qui visent à sécuriser juridiquement les pratiques des enseignants vis-à-vis du droit d'auteur, tout en assurant une juste rémunération des éditeurs d'oeuvres en tout genre.

Enfin, je remercie M. le ministre qui a volontairement laissé la commission des affaires culturelles et de l'éducation travailler en toute indépendance dans cette première étape du travail parlementaire. Place maintenant à ce grand débat sur l'école que toute la communauté éducative attendait depuis longtemps. (Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste, SRC, GDR et RRDP.)

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