Tout un programme – de gauche, évidemment. Je n'ose imaginer ce qui attend les élèves en l'absence de feuille de route du Gouvernement sur ce sujet pour couper court aux délires de certains enseignants militants.
Il est étonnant de ne trouver, dans une loi de refondation de l'école de la République, aucune garantie quant à la neutralité politique des enseignants. La morale à l'école devrait être avant tout celle des professeurs. Si ceux qui doivent enseigner la morale sont partisans, comment assurer les conditions de la formation d'un jugement personnel aux élèves qui se voient imposer une vérité ? À ce titre, rappelons-nous ces images de lycéens emmenés par leurs professeurs pour manifester entre les deux tours de la présidentielle de 2002, ou contre la loi relative au CPE.
Rien de concret non plus sur le respect de la laïcité à l'école, en dépit d'atteintes manifestement de plus en plus nombreuses. Dans ma circonscription, de nombreux témoignages me rapportent l'existence de jeunes élèves se rendant à l'école voilées sans jamais être inquiétées. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Aucune mesure non plus pour assurer la neutralité des programmes en termes de contenus, notamment en histoire. On sait pourtant que certaines questions sont éminemment polémiques. On se souvient du débat sur le rôle positif de la colonisation. L'impact que peut avoir la présentation à des jeunes issus de l'immigration de ces épisodes est pourtant déterminant dans leur intégration et leur implication citoyenne.