Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du 11 mars 2013 à 16h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la ministre, mes chers collègues, nous ne devons pas abandonner sans résistance à la loi du marché ou à l'air du temps le soin d'organiser la progression et la réussite scolaire de nos enfants, sous peine de voir notre société s'écarter des buts fédérateurs des Lumières.

Le texte que vous nous proposez présente plusieurs avancées, dont la création de 60 000 postes dans l'éducation. Il réaffirme le rôle fondamental de l'école maternelle en tant que facteur de réussite scolaire et d'égalité des chances. Il vise à lutter contre le redoublement en instaurant des cycles pour l'acquisition du socle commun de compétences, de connaissances et de culture. Il offre une place essentielle à l'enseignement de la morale laïque. Surtout, avec la création des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation, votre projet de loi replace la pédagogie au centre du métier d'enseignant. Il offre, de surcroît, une réelle formation aux personnels non enseignants, qui font partie intégrante des équipes pédagogiques. Enfin, la pédagogie retrouve ses lettres de noblesse !

Car enseigner est un métier. Apprendre à apprendre. Apprendre à donner le goût d'apprendre. Apprendre à développer chez l'élève l'esprit critique et à en faire un véritable citoyen. Alors, oui : une vraie formation professionnelle a un coût. Mais si l'éducation coûte cher, l'absence d'éducation coûte encore plus cher à la société en termes économiques, sociaux et démocratiques. Car c'est à l'école que se construit l'attachement citoyen aux valeurs de la République.

Ce texte prend également en compte l'impérieuse nécessité de voir chacun s'impliquer dans l'éducation des enfants : les professeurs, bien sûr, mais aussi les équipes pédagogiques et, bien évidemment, les parents. Les parents qui ont été perçus avec tant de défiance lors des deux précédents quinquennats. Les parents dont les allocations familiales pouvaient être retirées parce que leur enfant était absent trop souvent de l'école – histoire d'enfoncer un peu plus ces enfants et leur famille et de se débarrasser d'un problème sans chercher à le combattre à la source. Rompre le dialogue entre les parents et l'école, c'est ce qu'aura engendré l'ère Sarkozy-Fillon.

Plus grave, les choix politiques de ces dix dernières années auront également contribué à disloquer les liens entre les élèves et leurs professeurs.

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