Monsieur le ministre, dans votre projet de loi, je le reconnais, il y a un certain nombre d'avancées. Je pense par exemple, premièrement, aux mesures concernant la priorité donnée à l'enseignement du premier degré, fondement de notre édifice scolaire. Qu'il me soit cependant permis de rappeler, monsieur le ministre, que la loi Fillon de 2005 a mis en place le socle commun des connaissances et de compétences sur lequel votre projet de loi s'appuie souvent ou auquel il se réfère.
Deuxièmement, l'introduction de « l'éducation aux médias numériques » est une excellente mesure, que j'approuve, à l'instar probablement de tous les députés ici présents. Permettez-moi toutefois de préciser que c'est votre prédécesseur, Luc Chatel, qui a lancé en 2011 un plan numérique à l'école de 30 millions d'euros sur trois ans.
Troisièmement, l'introduction d'un enseignement moral et civique de l'école primaire au lycée me paraît être une bonne mesure, monsieur le ministre. Il faut unifier cet enseignement et en faire une discipline à part entière, et je crois avoir compris que telle était votre intention. Il aurait cependant été très intéressant d'avoir le rapport de M. Bergounioux, M. Schwartz et Mme Loeffel sur le sujet avant notre discussion ; il n'est malheureusement annoncé que pour la fin du mois.
Enfin, je salue la commission des affaires culturelles pour avoir adopté un amendement insérant un article additionnel invitant les enseignants à « intégrer les langues et cultures régionales dans leur enseignement afin de favoriser leur transmission » ; c'est un Alsacien qui vous le dit. (Sourires.)
On pourrait donc croire que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Hélas, ce n'est pas le cas ! D'une part, monsieur le ministre, permettez-moi de m'exprimer de la sorte puisque nous sommes pour ainsi dire entre nous : pourquoi cette frénésie à vouloir démolir tout ce qu'ont fait vos prédécesseurs ?