Monsieur le ministre, trois dérégulations risquent aujourd'hui de se combiner de manière très négative en Lorraine.
La première, celle des effets spéculatifs et climatiques qui jouent sur le prix des matières premières, a été très largement évoquée. Dans une région de polyculture-élevage intermédiaire comme la Lorraine, elle se traduira à terme par un soja à plus de 500 euros, des céréales à plus de 200 euros, et par un lait qui, au dernier trimestre, pourrait descendre en dessous de 300 euros. Cela ne passe pas, même avec les meilleurs gestionnaires et les systèmes les plus innovants. À ce propos, lors de l'audition de M. Houllier, la semaine dernière, j'ai cru comprendre qu'en matière d'expertise de ces systèmes, l'INRA faisait preuve d'une certaine timidité. Une commande publique serait sans doute la bienvenue.
La deuxième dérégulation, celle qui affecte l'agroalimentaire, est également bien connue. Les accords du printemps sont extrêmement fragilisés. On le voit bien aujourd'hui dans les rapports léonins que la grande distribution continue à entretenir avec les producteurs et les transformateurs.
Je voudrais appeler votre attention sur une dernière dérégulation : celle de la politique des structures. Cette politique, qui s'était assouplie depuis deux décennies, a maintenant tendance à se déliter. Toute la politique d'installation risque d'être ruinée, sous prétexte de sociétés de capitaux. J'aimerais connaître vos intentions en la matière. Le changement va-t-il se traduire par une nouvelle régulation ?