Intervention de Jean-Louis Carrère

Réunion du 21 février 2013 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Louis Carrère, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, président :

Permettez-moi tout d'abord de féliciter notre collègue Bruno Sido pour son initiative, mais aussi de remercier l'Assemblée nationale, en particulier Mme Patricia Adam et M. Jean-Yves Le Déaut pour la qualité de leur accueil.

La menace représentée par les attaques contre les systèmes d'information n'est pas un sujet nouveau pour la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat. Dès 2007, après les attaques massives subies par l'Estonie, elle avait commencé à s'intéresser à ce sujet et avait publié un premier rapport d'information sur la cyberdéfense, présenté par notre ancien collègue Roger Romani.

Beaucoup de choses se sont passées depuis cinq ans. On peut notamment citer le cas de Stuxnet, ce virus informatique qui aurait contribué à retarder l'avancement du programme nucléaire militaire de l'Iran, en s'attaquant à des centrifugeuses d'enrichissement de l'uranium.

C'est la raison pour laquelle nous avons jugé utile de réactualiser ce rapport, notamment dans l'optique de l'élaboration du nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Notre collègue Jean-Marie Bockel s'est donc vu confier la mission de rédiger un nouveau rapport sur la cyberdéfense, qu'il a présenté devant notre commission en juillet dernier et dont les conclusions ont été adoptées à l'unanimité.

Pour avoir été membre – avec Mme Patricia Adam et plusieurs de nos collègues députés et sénateurs – de la commission chargée d'élaborer le nouveau Livre blanc, et même si sa version définitive n'a pas encore été publiée, je pense pouvoir dire ici que la cyberdéfense devrait être l'une de ses priorités, et qu'il devrait se traduire par une nouvelle impulsion dans ce domaine.

Ces dernières années, les attaques contre les systèmes d'information se sont en effet multipliées, qu'il s'agisse de cybercriminalité, de tentatives de déstabilisation, d'affaires d'espionnage, ou de sabotage à des fins de destruction. Je pense notamment à l'attaque informatique qui a visé l'été dernier l'un des premiers producteurs de pétrole, Saudi Aramco.

Notre pays n'est pas à l'abri de ce fléau, comme en témoignent les affaires d'espionnage de Bercy – survenues à la veille de la présidence française du G8 et du G20 – ou d'AREVA.

C'est l'objet de cette première table ronde que d'essayer de cerner l'étendue effective de la menace que représentent les atteintes à la sécurité des systèmes numériques stratégiques.

Nous allons tenter d'évaluer la portée de cette menace grâce à nos trois premiers intervenants. M. Pascal Chauve, du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, va s'efforcer d'en rendre compte sous l'angle global de son intensité et de son acuité. M. Stéphane Grumbach, directeur de recherche à l'INRIA, analysera dans quelle mesure l'importance de cette menace peut s'interpréter comme le résultat d'une véritable géopolitique des données numériques gérée à l'échelle des grands pays. Enfin, M. Frédéric Hannoyer, de ST Microelectronics, évoquera les multiples canaux techniques qu'elle peut emprunter pour prendre forme.

Afin de laisser place au débat, j'invite les différents intervenants à limiter leur temps de parole à dix minutes.

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