La limite de notre action en matière d'intégration, monsieur Bays, est notre format, puisque, au regard de la population française, nos effectifs ne dépassent pas deux pour mille. L'armée de terre recrute chaque année 12 000 jeunes, dont environ 11 000 engagés volontaires et quelque 1 000 officiers et sous-officiers, soit un peu moins que le nombre de personnes qui en sortent, puisque nos effectifs vont décroissant. Parmi les officiers et sous-officiers qui quittent notre armée, beaucoup arrivent au terme de leur carrière. À ce sujet, le ministère des finances nous reproche une pyramide des grades trop ancienne alors que c'est le gouvernement a pris la décision d'allonger la durée de service de deux ans… ce dont chacun, au sein de l'armée de terre, s'est au demeurant félicité.
Pour ce qui concerne la formation et l'aide à la recherche d'emploi, elle n'est accessible, pour l'essentiel, qu'au personnel ayant accompli au moins un premier contrat en totalité (5 ans en général) avec tout de même l'idée de les fidéliser par un 2e contrat. Un dispositif de reconversion dorénavant mis en oeuvre par une agence interarmées permet ainsi d'assurer l'adéquation des militaires avec les besoins du monde du travail.
Le personnel militaire des unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC), des sapeurs-pompiers de Paris ou des marins-pompiers de Marseille participe à la formation des jeunes effectuant leur service civique. J'y suis évidemment très favorable, mais dans la limite de nos capacités et à condition de disposer d'un minimum de moyens. Le service civique est une expérience dont on garde souvent un beau souvenir ; aussi ai-je donné des instructions pour que notre armée accueille chaque étudiant volontaire. Cela ne concerne que quelques centaines d'étudiants par an, mais le système fonctionne, sans oublier les 450 polytechniciens environ qui effectuent chaque année leur service au sein des armées.
Les forces spéciales évoluent en permanence, notamment sur le plan technologique, monsieur Rihan Cypel ; cependant, leurs missions étant de la responsabilité du chef d'état-major des armées, je ne puis m'exprimer à leur sujet.