Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 24 juillet 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot, rapporteur pour avis :

S'agissant de l'hôpital militaire implanté sur l'aéroport international de Kaboul, il a pris le relais d'un établissement précédemment installé au camp de Warehouse. L'hôpital de KAIA est un établissement performant : il offre un niveau de soins dit « de rôle 3 », contre seulement « de rôle 2 » pour celui de Warehouse, et compte 120 praticiens, dont 90 sont français, issus du service de santé des armées, les autres étant actuellement bulgares et danois.

Pour ce qui est des effectifs consacrés au soutien sanitaire, il est tout à fait logique que leur importance relative dans notre dispositif s'accroisse à mesure que progresse notre désengagement : habituellement, ils représentent 5 % des effectifs, mais ce taux passera rapidement à 10 %. Il y a en effet un nombre incompressible de personnels à maintenir pour assurer le soutien médical ; ils sont en quelque sorte les derniers à partir.

Ainsi, pour l'hôpital de KAIA, la feuille de route est claire jusqu'en 2014. Après la fin de la mission de la FIAS, sa configuration reste à préciser : il existera toujours, mais la question reste ouverte de savoir quels seront exactement ses personnels.

S'agissant du caractère opérationnel des actions de lutte contre le trafic de stupéfiants que nos forces seront amenées à conduire dans le cadre du traité, il s'agira d'encadrer la gendarmerie afghane – l'Afghan National Civil Order Police, ANCOP – dans ses missions. Pour la partie française, cela concernera un nombre limité de conseillers et d'officiers de gendarmerie. Il est d'ailleurs à noter qu'aujourd'hui, 67 % des membres des forces de sécurité afghanes qui sont morts au combat appartenaient non à l'armée nationale afghane, mais à l'ANCOP. Cette dernière est donc une véritable force de combat de proximité, dont le Gouvernement afghan pourrait vouloir réorienter les missions, une fois la sécurité rétablie sur le territoire, vers la lutte contre le narcotrafic.

Par ailleurs, s'il n'est pas en notre pouvoir d'amender le texte du traité, nous n'en avons pas moins un devoir de vigilance, notamment sur l'impact financier du dispositif de coopération qu'il institue.

Enfin, la sécurité de l'Afghanistan me semble tenir largement à la capacité de l'État à payer les forces de sécurité afghanes. À cet égard, on peut avoir des craintes sur le choix fait conjointement par les États-Unis et par l'Afghanistan d'accroître l'effectif des forces de sécurité afghanes pour le réduire assez rapidement de 120 000 hommes. Le risque est grand de voir ces soldats formés passer à l'insurrection parce qu'elle aura les moyens de les payer.

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