Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 1129

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Madame la députée, je répondrai à la fois à votre question et aux préoccupations exprimées par M. Hanotin.

Ce sujet est sans doute l'un des plus lourds de ceux que nous avons eu à traiter depuis la mise en oeuvre par Alain Savary de l'éducation prioritaire. Tout à l'heure, vous parliez d'évaluation, et vous vous préoccupiez de questions de temps. On ne peut pas dire que la multiplicité des dispositifs mis en place par les majorités successives ait été bénéfique. Comme le rappelait Mathieu Hanotin, le rapport de la Cour des comptes est assez cruel à l'égard de l'éducation prioritaire en France.

Vous nous accusez toujours de mettre l'accent sur le quantitatif au détriment du qualitatif : c'est pourquoi je vous demande de prêter attention au fait que nos propositions ne sont pas uniquement tournées vers la formation des enseignants, et la création de postes. Pour le reste, elles sont systématiquement ciblées sur les territoires en difficulté, qu'il s'agisse de territoires urbains, de territoires ruraux ou, bien entendu, des territoires d'outre-mer.

Les 7 000 postes prévus pour qu'il y ait plus de maîtres que de classes sont affectés prioritairement aux établissements que l'on considère être en difficulté. Comme vous le savez, le ministère de l'éducation nationale dispose d'un certain nombre d'indicateurs qui permettent de les identifier, même si nous devons faire évoluer ces indicateurs. Il en va de même pour les 3 000 postes consacrés à l'accueil des enfants de moins de trois ans, qui, permettez-moi de le rappeler, n'est pas généralisé mais s'adresse à ceux qui sont le plus en difficulté. Il en va de même également pour les 4 000 emplois qui seront mobilisés pour les collèges les plus en difficulté.

Vous devez savoir qu'au cours du comité interministériel de modernisation de l'action publique qui s'est tenu le 18 décembre dernier, l'éducation nationale a demandé que trois grands chantiers soient très strictement évalués, parmi lesquels figure l'éducation prioritaire. Celle-ci est un des grands chantiers de l'année qui vient. D'ailleurs, comme vous le savez, il s'agit de l'un des chantiers les plus passionnants, car il rassemble plusieurs de nos interrogations. Il touche d'abord au travail des enseignants : ceux-ci ne doivent pas travailler dans ces zones de la même manière que dans les autres zones. Les temps de service doivent être différents. Ensuite, différentes études nous montrent que les zonages – nous n'avons pas encore abordé la question de la carte scolaire – ont parfois pour effet de cristalliser les difficultés dans un certain nombre d'endroits.

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