Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 822 1133

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

J'ai un peu de mal à comprendre la phrase suivante : « En moyenne, il y a eu depuis vingt ans un professeur de plus pour douze élèves en moins. » Cela nous renvoie à Molière : « Qu'en termes élégants ces choses-là sont dites. » (Sourires.)

Vous voulez évidemment dire que les moyens ont augmenté depuis vingt ans, et c'est vrai. Quand je suis devenu principal de collège en 1981, dans un petit collège rural, nous sortions à peine de l'époque des professeurs d'enseignement général de collège, sans professeur d'éducation physique, musique, technologie, ni nouvelles technologies, bien sûr. Il y a eu une évolution en termes de diversité et de qualité des enseignements. C'est une réalité, mais on ne va pas s'appuyer sur ce progrès pour préconiser ce que j'appellerais une forme de dé-civilisation, un retour en arrière !

En outre, nous savons tous que les élèves ont changé. La crise qui touche notre société depuis des décennies s'est répercutée sur eux. Nous le savons comme parents, comme grands-parents, comme enseignants ou chefs d'établissement… Les élèves sont de plus en plus difficiles au plan du comportement, ils rencontrent des difficultés d'acquisition des connaissances, et nous avons bien vu qu'il était nécessaire qu'ils soient moins nombreux dans les classes, que des dédoublements soient opérés, que l'enseignement soit plus individualisé. La crise a une répercussion sur l'école : les familles monoparentales, le chômage, la fracture sociale, l'angoisse et la souffrance qui existent dans les familles… Cela exige forcément des moyens supplémentaires. Si nous voulons résoudre les problèmes de la société, nous ne pouvons adopter une approche épicière, monsieur Apparu.

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