Intervention de Jacques Valax

Réunion du 13 mars 2013 à 10h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Valax :

Je souhaiterais apporter quelques observations complémentaires. J'ai effectué un stage d'immersion d'une semaine en Guyane, sur le thème de la complémentarité entre l'armée et la gendarmerie nationale. Au-delà de l'accueil de qualité qui m'a été réservé, j'ai pu constater que les forces de police, de gendarmerie, l'armée et les services judiciaires travaillaient dans une symbiose remarquable.

Comme le président Urvoas l'a précisé, il s'agit d'un département tout à fait particulier, dont la superficie équivaut à un sixième de celle de la métropole et qui ne dispose pas à proprement parler de frontières. Sur respectivement 500 et 700 kilomètres, les fleuves de l'Oyapock et du Maroni jouxtent le Brésil et le Surinam. La pauvreté de ces deux États frontaliers conduit une population sans qualification, mais aussi sans espoir à venir faire fortune, sur le territoire guyanais, grâce à l'orpaillage clandestin. Ces gens – entre 800 à 1 200 en moyenne dans un centre clandestin d'orpaillage – connaissent parfaitement la forêt guyanaise et sont capables de s'y mouvoir avec beaucoup d'aisance et de rapidité, ce qui rend bien sûr d'autant plus difficile leur identification et leur interpellation.

L'orpaillage clandestin a des conséquences néfastes sur l'équilibre de la Guyane, comme la prostitution, le développement de la délinquance ou bien encore la dégradation de l'environnement, qu'il s'agisse de l'utilisation du mercure ou de la déforestation.

Je tiens à cet égard à rappeler mon admiration pour la qualité du travail, qui est effectué, en étroite collaboration, par la gendarmerie et les forces armées en Guyane et ce, dans des conditions – notamment climatiques – qui sont très difficiles et présentent un niveau élevé de risques. N'oublions pas qu'au fond de la forêt guyanaise, nous sommes en état de guerre ! Dans l'intérêt de la République, nos forces militaires poursuivent, toujours dans le respect de la règle de droit – il faut le souligner –, des orpailleurs clandestins, qui eux n'ont rien à perdre et sont prêts à tout pour sauvegarder les quelques grammes d'or récoltés.

Paradoxalement, alors que les gendarmes et les militaires sont envoyés pour accomplir cette mission à haut risque, les moyens manquent. Pour mémoire, je vous rappellerai qu'une opération a échoué, car les deux hélicoptères qui devaient aller soutenir l'action des forces armées déployées au sol n'ont pu décoller… On perçoit bien là les risques encourus sur le terrain par nos forces militaires – dont je salue à nouveau la compétence et la qualité.

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