Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 1141

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Monsieur le ministre, lors de la discussion générale, je vous ai dit que cette expression de « morale laïque » soulevait des questions et que, comme vient de le rappeler M. Reiss, la morale ne saurait se réduire à la laïcité.

L'école est évidemment un lieu où se construisent la civilité et l'humanisme. De ce point de vue, je trouve l'expression « mieux vivre ensemble » un peu usée. Si l'idée est belle, les mots se sont vidés de leur sens à force d'être répétés. J'aimerais que l'on fasse l'effort, lors de la rédaction de la loi, de renouveler le vocabulaire, afin de redonner du sens aux mots.

J'ai creusé dans vos déclarations sur la morale laïque, monsieur le ministre, et j'y ai trouvé des éléments de réponse auxquels j'ai tendance à souscrire. Ainsi, quand vous dites que la morale est tout ce qui relève de l'obligation intérieure, je trouve que c'est effectivement une belle définition, que j'aurais aimé retrouver dans le texte de loi – c'eût été plus clair, en tout état de cause, que l'expression « morale laïque ».

Ce qui a contribué à troubler un peu les esprits, c'est le fait que l'on soit passé d'un objectif moral et philosophique, que je viens de rappeler, à une conception plus sociale de la morale. Il serait bon que vous éclaircissiez ce point car, si nous souscrivons globalement à la dimension morale et philosophique que vous avez exposée à plusieurs reprises, nous sommes beaucoup moins convaincus par la définition plus strictement sociale retenue par le texte.

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