Monsieur le ministre, je ne suis pas entièrement convaincu par votre intervention, tout simplement parce que vous avez renoncé à soutenir l'amendement du Gouvernement qui rétablissait un certain classicisme. Ensuite, vous avez raison de rappeler, comme nous l'avons nous-mêmes fait à l'occasion de nombreux colloques, que, malheureusement, on a considéré le principe de laïcité comme acquis et que, du coup, on ne l'a pas enseigné.
Or il faut enseigner ce principe : au nom de la liberté de conscience, même si ta religion n'est pas celle de ton voisin, tu dois le respecter et ne pas lui imposer la tienne ; et si ton voisin n'a pas de religion, tu dois le respecter aussi. C'est bien l'enseignement d'un principe juridique et non une question de morale en soi. C'est pourquoi je reste vraiment dubitatif quant à l'accolement de ces deux concepts. La morale est une affaire personnelle distincte des principes juridiques qui gouvernent la République, distincte des principes constitutionnels que nous savons.