Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 1144

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Monsieur le ministre, notre devise républicaine est un bien commun auquel nous sommes tous attachés, et la voir figurer sur un établissement scolaire n'a en soi rien de condamnable.

Toutefois, je voudrais vous poser quelques questions. Selon vous, l'école est-elle un lieu de liberté ?

La question peut surprendre, mais pour reprendre Condorcet, que vous avez cité : « L'école, en instruisant, éduque à la liberté. » Cela ne signifie pas qu'elle soit un lieu de liberté. De même, selon Régis Debray, un autre auteur qui vous est cher : « Instruire, c'est grâce au maître, apprendre à se passer de maître. » La notion de liberté doit donc être expliquée.

S'agissant de la devise républicaine, je voudrais vous faire partager une réflexion. La belle devise « Liberté, égalité, fraternité » ne peut suffire à elle seule à conjurer les maux qui lui portent atteinte et qui portent atteinte à l'école. Il ne peut y avoir de liberté sans le respect partagé de l'autorité, il ne peut y avoir d'égalité si l'on ne prend pas en compte, dans une autonomie bien comprise, la singularité des territoires, des établissements et des élèves. Il ne peut y avoir de fraternité lorsque la violence scolaire sévit au sein des établissements. Pour que cette devise prenne tout son sens, pour qu'elle ne soit pas qu'une évocation, il faut créer les conditions de son application.

Cet amendement propose de compléter l'alinéa en ce sens.

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