Nous débattons du redoublement depuis un moment et nous voyons bien que les positions ne sont pas nettement tranchées, ni d'un côté ni de l'autre.
Cet amendement a pour but de rendre exceptionnel le redoublement d'une année scolaire.
Parmi les diverses enquêtes menées sur la pratique du redoublement, l'enquête PISA 2009 a souligné la situation exceptionnelle de la France : 38 % des élèves de quinze ans qui ont fait l'objet du test ont redoublé au moins une fois dans leur scolarité, contre 15 % en moyenne dans les pays de l'OCDE.
Le redoublement n'est pas gage de bons résultats. Je ne dis pas que c'est le redoublement qui conduit à ces résultats, mais force est de constater qu'il ne contribue pas à les améliorer. Ce n'est donc pas le meilleur des leviers à actionner.
En outre, il a un coût : l'un de nos collègues a rappelé tout à l'heure qu'il s'élevait à plus de 2 milliards d'euros.
Par ailleurs, il faut noter aussi que le redoublement frappe plus fortement les élèves issus de catégories socioprofessionnelles défavorisées.
Rappelons enfin que seuls 25 % des élèves qui ont redoublé une fois en primaire atteignent le baccalauréat.
Comme je l'ai souligné tout à l'heure, il y a une progressivité des acquis attendus à la fin d'un cycle. Le redoublement d'une année scolaire doit être une exception sans pour autant être interdit car certain élèves ont besoin de reprendre leur année scolaire, par exemple, s'ils ont été absents pour cause de maladie. L'allongement du cycle paraît plus pertinent.
Il faut prendre en compte aussi les problèmes de maturité. L'ancienne institutrice que je suis a déjà constaté à plusieurs reprises que des élèves que l'on quitte à la fin du mois de juin ont parfois un déclic au mois de juillet ou au mois d'août, tout simplement parce qu'ils ont pris de l'âge. S'ils se retrouvent en dehors de la classe qu'ils suivent parfois depuis la maternelle, cela crée une rupture sociale et une stigmatisation. Cela n'est pas le meilleur levier de réussite, les différentes études le prouvent.