Intervention de Anne-Lise Dufour-Tonini

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 585 688 1147 1203

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Lise Dufour-Tonini :

L'amendement que je présenterai dans un instant portera également sur cette rupture.

L'institutrice de maternelle que j'étais avant la création des cycles rencontrait finalement très peu les enseignants de l'école primaire, pourtant située juste à côté, de l'autre côté de la rue. Le fait d'avoir mis en place les cycles nous a effectivement obligés à mener une concertation pédagogique.

Toutefois, le rattachement de la grande section au cycle 2 mettait – peut-être devrais-je attendre un peu avant d'employer l'imparfait ! – la grande section de maternelle sur un pivot pas très confortable.

Beaucoup de dérives ont été constatées. Je sais que vous y êtes sensible, madame Genevard, vous qui avez parlé tout à l'heure de prérequis ; nous y reviendrons. Avant toute chose, la question importante porte sur la maîtrise de la langue orale par les élèves : elle est en effet nécessaire pour aborder sereinement la maîtrise de l'écrit. Or on « zappait » une année de maternelle en commençant très rapidement le passage à l'écrit : il est nécessaire de rendre à l'école maternelle toute sa raison d'être. L'école maternelle doit rester ce qu'elle est : une vraie école avec de la compétence et du contenu, et non, comme on a pu l'entendre, une école où l'on change les couches. Lui donner une entité, c'est très bien ; encore faut-il, et c'est le but de mon amendement n° 1324 , maintenir une continuité dans les échanges. La rupture entre le CM2 et la sixième est d'une tout autre nature, car la sixième obéit à un fonctionnement particulier : l'élève passe d'un seul professeur à dix ou onze, cela sonne toutes les heures, il faut refaire son cartable et ne pas laisser ses affaires dans la case… La rupture est là très profonde, d'où la nécessité du cycle CM2-sixième. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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