Après toutes les heures que nous passons ensemble, je me prends d'affection et d'amitié pour vous… (Sourires.) Mais là, je ne trouve pas votre argumentation honnête. Nulle part nous ne proposons la généralisation de la scolarisation des enfants de moins de trois ans ; nous précisons seulement que la scolarisation précoce doit être organisée dans des conditions adaptées aux besoins des enfants, parce que c'est une scolarisation particulière et qu'elle sera privilégiée là où il y a des besoins particuliers, donc pour les familles les plus défavorisées, dans les secteurs ruraux isolés et dans les départements et régions d'outre-mer – je vous renvoie à l'alinéa 111 du rapport annexé. Bien sûr, nous formerons les enseignants spécifiquement à cet accueil et même les personnels des collectivités compétentes, puisqu'elles doivent y participer.
Ce n'est donc pas du tout une volonté idéologique. Certains d'entre vous ont évoqué hier des dispositifs d'accueil précoce, comme le « Parler bambin ». Chacun sait que le bain linguistique, l'accueil dans des conditions optimum peuvent être utiles à un certain nombre d'enfants. En la matière, nos amis suédois sont en train de s'inspirer de ce que nous faisons ; et puisque vous lisez abondamment la presse dont vous citez quelques papiers parus cette semaine, vous savez qu'il n'y a pas de généralisation, pas de parti pris idéologique, mais beaucoup de précaution, car ces enfants sont très jeunes.
De deux choses l'une : ou bien vous assumez que vous être contre cet accueil précoce, ce que semblent prouver les politiques que vous avez soutenues ces dernières années, ou bien vous reconnaissez que ce dispositif comporte quelque utilité ; auquel cas, ne déformez pas notre propos. Il ne s'agit pas de généraliser la scolarisation des enfants de moins de trois ans, et nos propositions en la matière sont assorties de nombreuses conditions.