Nous sommes passés tout à l'heure rapidement sur un amendement qui visait à supprimer l'alinéa 127 : « Cette réforme des rythmes va permettre de rendre effective l'interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré. ». Permettez-moi ce retour en arrière, car il s'agit d'un point important, qui a trait aussi à la personnalisation de l'enseignement.
Les devoirs à la maison – on sait qu'une circulaire de 1956 les avait « interdits » – ne sont pourtant pas une si mauvaise chose. L'enquête d'une enseignante-chercheuse en sciences de l'éducation, Séverine Kakpo, sur la mobilisation des familles populaires dans les devoirs à la maison, montre que beaucoup de parents participent et que ce sont souvent les mères les moins diplômées qui consacrent le plus de temps aux devoirs. Douze heures par mois, parfois seize, sont consacrées par les parents aux devoirs à la maison.
L'interdiction, telle qu'elle est rappelée par l'alinéa 127, a deux conséquences dommageables : elle rompt encore un lien entre l'école et les parents ; le temps passé par les parents dans l'aide aux devoirs ne sera pas compensé par une aide aux devoirs équivalente au sein de l'école. Avec la notion de personnalisation de l'enseignement, c'est le lien avec les familles qui est fragilisé. Une fois encore, nous regrettons l'interdiction formelle des devoirs à la maison.