Je m'exprime en tant que député ultramarin, tout en faisant partie de la représentation nationale. Vous savez, en effet, que la dernière décennie a été celle du Grenelle de l'environnement et que l'on a reconnu à l'outre-mer – dont la Guyane – une place exceptionnelle en matière de biodiversité. Par ailleurs, nos territoires ont des perspectives économiques très restreintes. Or, le secteur des énergies – fossile en Guyane, marine, solaire, thermique et éolienne dans d'autres départements comme l'île de la Réunion – peuvent constituer des piliers de développement.
Élus de la République, nous manifestons évidemment de la satisfaction à l'idée que la France puisse accentuer son autonomie d'approvisionnement énergétique. Mais nous sommes aussi élus des territoires d'outre-mer et il est légitime que nous nous interrogions sur l'intérêt qu'il y a, pour les populations que nous représentons, à exploiter ces énergies.
Ce type d'exploitation, quoi que vous en disiez, n'est jamais neutre et leur impact environnemental, même modéré, est réel. Or, la richesse de notre biodiversité et le caractère exceptionnel de notre environnement sont des atouts majeurs pour nos territoires, notamment dans le domaine touristique. Vous me trouverez peut-être provocateur, mais je me demande si l'avantage que la population guyanaise tirerait de l'exploitation du pétrole au large de ses côtes est supérieur à celui qu'elle tirerait du développement d'une industrie touristique florissante.
Le problème peut se poser ailleurs, dans les mêmes termes, et pour d'autres énergies. Ainsi, dans ma commune, EDF a un projet de STEP à eau de mer qui concerne aussi bien les agriculteurs que ceux qui s'occupent de tourisme. De la même façon, on peut comprendre que certains n'apprécient pas les éoliennes, qui ne sont pas aussi plaisantes à contempler que des arbres, tels que les palmiers ou les cocotiers.