Intervention de Jean Jouzel

Réunion du 13 mars 2013 à 10h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Jean Jouzel, co-rapporteur de l'avis du CESE sur la transition écologique :

De façon schématique, si l'on place les impératifs climatiques à un niveau élevé, la première priorité dans le mix énergétique, c'est clairement une diminution des combustibles fossiles. Or je crains que le secteur n'y soit pas vraiment préparé. Si l'on peut jouer sur le développement, grâce à la recherche, du piégeage et du stockage du gaz carbonique et sur le rééquilibrage interne en faveur du gaz naturel qui est moins émetteur de gaz à effet de serre, globalement, c'est une consommation nettement moindre qui sera déterminante. Un autre équilibrage est possible entre les énergies non émettrices de gaz à effet de serre, c'est-à-dire le nucléaire et les énergies renouvelables. Pas plus que nous ne pensons utile de se focaliser sur le nucléaire, nous ne souhaitons éviter le débat, lequel doit commencer par un questionnement des besoins. Le mix énergétique doit offrir une bonne adéquation entre les moyens de production et les besoins. En termes d'efficacité énergétique, on sent plus facilement les améliorations dans le secteur du logement que dans celui des transports. C'est là un point sur lequel le débat devrait se focaliser.

Les scénarios énergétiques doivent être évalués d'ici à 2020, mais aussi jusqu'à l'horizon 2050. Les ENR en phase de développement commercial sont citées dans le rapport, à la page 29 – éolien terrestre, solaire photovoltaïque, biomasse, géothermie –, de même que celles qui présentent un réel potentiel de développement – photovoltaïque, éolien offshore, biocarburants avancés, énergies marines. Les réseaux de transport de l'énergie, principalement d'électricité ou de gaz, sont très importants. Dans les transports, il faut réfléchir au développement des moteurs électriques, hybrides, au gaz naturel et aux énergies renouvelables, favoriser de nouvelles mobilités. Derrière tout cela, cependant, il n'y a pas de véritable proposition. Un vrai travail sur le transport s'impose. Nous considérons que la programmation pluriannuelle n'est pas suffisamment forte actuellement. Il faut l'envisager pas seulement sur une mandature, mais sur une dizaine d'années, voire plus. J'espère que la future loi aura cette ambition. Certains de ces aspects devront être mis en place dès le débat national sur la transition énergétique, puis, d'ici à 2030, l'électrification des transports individuels et collectifs devra connaître une accélération et les énergies renouvelables être organisées en filières créatrices d'emplois.

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