Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 13 mars 2013 à 10h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

N'ayons pas peur des mots : un monde s'effondre. Néanmoins, la construction d'un monde nouveau est vraiment à notre portée, en termes de créations massives d'emplois et d'amélioration de la qualité de vie, à condition de communiquer sur les enjeux, comme vous l'avez indiqué. Si nous réussissons à le faire, nous trouverons les moyens d'assurer la transition énergétique dans de bonnes conditions.

Je suis très frappé de constater que ces moyens sont à notre portée. En matière de transports, nous avons besoin d'à-peu-près 3 milliards d'euros par an pour engager les infrastructures de demain. Demander aux trente millions d'automobilistes cent euros en moyenne – trente pour les petites voitures et trois cents pour les 4 x 4 –, c'est à notre portée. Les usagers contribuent à hauteur de 95 milliards d'euros aux services de transport ; c'est 30 % de moins que la moyenne européenne. En l'augmentant un tout petit peu, on aurait les moyens d'engager les grandes infrastructures de demain fortement créatrices d'emplois. Le constat est le même dans le domaine des énergies renouvelables. Nous payons l'électricité la moins chère du monde. Si Mme Tissot-Colle a raison de dire qu'il ne faut pas l'augmenter, avec une légère augmentation des tarifs pour augmenter très fortement les tarifs de rachat, notre pays serait inondé d'énergies renouvelables. Il n'y a pas de problème de financement à cet égard. Même chose dans le secteur du logement : la construction est tombée à 150 000 unités chaque année, alors qu'il en faudrait 500 à 600 000. Avec un effort sur la TVA, notamment dans l'ancien, on y arrivera. La condition à cela, bien évidemment, est de communiquer sur les enjeux.

Partagez-vous ce constat sur la possible mobilisation des moyens ? Si les domaines par lesquels il faudrait commencer sont bien les transports et le logement, ne faudrait-il pas se préoccuper aussi de la politique énergétique ?

La politique européenne nous déçoit fortement. C'est un monde de fous que celui où le carbone ne vaut plus rien, à peine cinq euros la tonne ! C'est d'autant plus surprenant que, partout dans le monde, on s'engage sur ces marchés du carbone. La politique monétaire de l'Europe est une folie. Si on ne la desserre pas, on ne s'en sortira pas. Or c'est la voie qui permettrait de trouver tous les moyens pour un futur New Deal à l'échelle européenne.

Si nous ne disposions que de très peu de moyens, nous aurions intérêt à les consacrer uniquement à la communication et à la politique de formation. Je partage sans réserve vos préconisations en cette dernière matière. On veut faire de nos enfants des robots de connaissance, pour quoi faire ? Le long terme n'est-il pas la perspective de l'éducation nationale ? N'est-il pas urgent d'engager des campagnes de concertation pour déterminer les priorités ? Si les Français partagent les priorités et les enjeux, on trouvera sans problème les moyens pour cette transition dans le monde de demain que nous souhaitons tous.

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