Intervention de François-Michel Lambert

Réunion du 13 mars 2013 à 10h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Le groupe écologiste est très attentif à vos travaux. Pour nous, la crise, que l'on dit tantôt économique tantôt financière, est bien systémique et trouve son origine dans cet enjeu de l'énergie. La vie, c'est l'énergie, et nombre d'obstacles se dressent entre nous et la transition énergétique. C'est ce qui donne son côté enthousiasmant à cette affaire.

Vous avez parlé d'une gouvernance aux deux niveaux de l'État et de la région. Pour notre part, nous sommes très attachés à la territorialisation : à chaque espace son approche particulière. Le nucléaire est l'exacte antithèse de cette notion de territorialisation, puisqu'à peine vingt sites en France couvrent 80 % de la consommation électrique, ce qui est unique au monde et nous place dans une position de fragilité extraordinaire. Comment s'intégrerait la région dans les nouvelles dynamiques de décentralisation en cours ?

Dans le domaine des transports, on ne s'en sortira pas sans une réelle volonté d'aménagement du territoire. Quelle est votre vision en la matière ?

Avec ma collègue Sophie Rohfritsch, je suis co-rapporteur de la mission d'information sur la biomasse créée au sein de cette commission. Vous le savez, la biomasse – biogaz, bois-énergie et un peu de biocarburants – représentera 60 % des énergies renouvelables de l'objectif 2020, soit plus que le photovoltaïque, l'hydraulique et l'éolien cumulés. Pourtant, elle ne fait l'objet d'aucune communication, alors qu'elle est accessible immédiatement dans tous les territoires. Je n'ose pas parler du ratio de communication entre la biomasse et les gaz de schiste : alors que ces derniers représentent la persistance à s'engager dans l'impasse qui conduit droit dans le mur, ils ont droit à une communication intense à tous les niveaux, la biomasse devant se contenter au mieux d'une sous-communication. Pourquoi n'avons-nous pas encore adopté une communication imprimant une dynamique vers les vraies solutions solides et robustes de l'avenir ?

Selon mes informations, le captage de CO2 est dans une impasse et les industriels sont en train de s'en retirer. Le nucléaire n'est-il pas plutôt un frein à la transition énergétique ? À nos yeux, il représente non pas l'énergie made in France mais l'absence de perspective : son très fort pouvoir de captation de ressources financières agit au détriment des énergies renouvelables ou de la sobriété énergétique ; la perspective de vingt à cinquante ans d'énergie qu'il offre contribue au blocage d'autres initiatives et de la création d'emplois.

La transition énergétique ne nécessite-t-elle pas de revoir en profondeur notre mode de développement économique, par exemple en passant de l'économie linéaire à l'économie circulaire, c'est-à-dire à l'écoconception, l'écofonctionnalité dans laquelle les déchets de calorie et frigorie sont des matières secondaires procurant d'énormes gains énergétiques ?

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