Monsieur Jouzel, parmi vos nombreuses qualités, celle qui m'étonne le plus est votre sérénité. Vous nous expliquez si tranquillement que notre maison brûle qu'on pourrait en douter. Si une hausse de quatre degrés dans les soixante prochaines années est effectivement un scénario catastrophe pour l'humanité, nous n'avons pas du tout le niveau de réaction adéquat. Au vu de l'état des lieux, que s'est-il passé ces dernières années ? On ne peut pas dire que les énergies renouvelables n'ont pas bénéficié de moyens de recherche aux États-Unis, au Japon ou en France. Il y a des problèmes avec l'éolien, dès qu'il s'agit d'implanter une éolienne ; avec le photovoltaïque, ce sont les métaux lourds ; avec l'hydraulique, c'est la continuité des cours d'eau. Face à ces difficultés, n'y a-t-il pas urgence à travailler sur notre grande compétence qu'est le nucléaire ? Allons-nous nous mettre un boulet aux pieds en refusant de continuer dans cette filière d'excellence, plutôt que de chercher à réduire un par un les risques qui y sont inhérents et à apporter la pierre de la France à l'édifice ?