Au nom du groupe socialiste, républicain et citoyen, je salue un rapport qui, rédigé dans un délai très bref, souligne l'ambition de l'article 2 du projet.
Le texte dans son ensemble constitue une première réponse à l'angoissant problème du taux de chômage des jeunes, dont la France détient en Europe le triste record. À ce problème s'ajoutent les difficultés rencontrées par les jeunes issus de milieux modestes qui souhaitent s'engager dans la carrière enseignante, difficultés aggravées par la mastérisation, qui, en portant à cinq ans la durée des études requises, les a rendues inenvisageables pour certaines familles aux faibles revenus. D'une part, l'inégalité des chances face à l'entrée dans l'enseignement est devenue insupportable ; d'autre part, le corps enseignant n'est plus à l'image de la nation, contrairement à ce qu'exige la refondation de l'école républicaine. De quelque quartier qu'ils viennent, quelle que soit leur situation sociale, les jeunes doivent pouvoir entrer dans l'éducation nationale quand ils le veulent et le méritent.
Telle est l'ambition principale – que nous partageons – de cet article : sans préjuger des modes de recrutement que prévoira, pour l'ensemble des jeunes, le futur projet de loi d'orientation et de programmation sur la refondation de l'école, il s'agit d'ouvrir les carrières de l'enseignement à tous, en particulier à ceux qui en étaient tenus écartés par la situation économique et sociale de leur famille.
S'y ajoute un élément nouveau, essentiel, qui s'apparente à un appel à la jeunesse : l'idée d'un contrat que l'État, la nation, la République passe avec les jeunes. « Nous sommes là pour vous aider », leur disons-nous, « nous vous tendons la main par la rémunération, par l'accès à une formation que les précédents gouvernements avaient totalement abandonnée mais, en contrepartie de cet effort consenti par la nation, nous vous demandons de vous engager à passer les concours de recrutement d'enseignants ». Voilà qui implique une conception nouvelle du rapport entre la nation et sa jeunesse, fondée sur la confiance, à l'opposé de ce qui avait cours ces dernières années.
On sait combien nous manquons d'enseignants, combien nous souffrons de la crise du recrutement – mais non d'une crise des vocations, car de nombreux jeunes souhaitent entrer dans l'éducation nationale pour consacrer leur vie à l'enseignement. Pour ces raisons, le groupe SRC émet un avis favorable à l'adoption de l'article 2 du projet de loi.