Au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, je remercie à mon tour notre rapporteure pour avis. Je ne reviendrai pas sur la situation de la jeunesse, avec son cortège d'échecs scolaires, de chômage, de difficultés pour ceux qui poursuivent leurs études à trouver des stages et des lieux d'apprentissage, mais aussi, pour beaucoup de jeunes, le sentiment que les droits que la République accorde à chaque citoyenne et à chaque citoyen ne leur sont pas destinés. Trop souvent, en effet, on omet de répondre à leurs attentes immédiates au lieu de s'efforcer de rendre dès à présent effectifs leur droit au travail, aux études, au logement, à la santé. Au cours de la précédente législature, nous, député-e-s du groupe GDR, avions déposé une proposition de loi à ce sujet.
Je me réjouis donc que nous ouvrions nos travaux par ce dossier ; c'est un beau symbole. Naturellement, cette seule approche ne suffira pas à tout résoudre : il faudra également se préoccuper de l'emploi en général et de la refonte de l'enseignement. Mais ces débuts sont prometteurs.
L'article premier me semble pouvoir être très sensiblement amélioré. En effet, puisque nous ciblons des jeunes particulièrement touchés par les difficultés sociales et scolaires, nous devons leur garantir l'accès à un emploi stable, un accompagnement et une formation qualifiée plus poussés, et nous efforcer d'éviter tout effet d'aubaine. Ma nature optimiste me pousse par ailleurs à penser, puisque sont mentionnées collectivités territoriales et associations, que le Gouvernement a l'intention d'accroître fortement la dotation globale de fonctionnement des premières et les subventions accordées aux secondes, notamment à celles qui accueillent déjà les volontaires du service civique…
Quant à l'article 2, dont notre Commission s'est saisie, il reconnaît que le recrutement dans l'éducation nationale – qui sera traité de manière globale dans la loi de programmation et d'orientation qui devrait nous être soumise avant la fin de l'année – doit reposer, comme le soutiennent les syndicats, sur le pré-recrutement d'étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement. Il vise en outre à démocratiser l'accès à ces métiers, ce dont on se félicitera. Mais, pour instituer un véritable pré-recrutement, il faut privilégier l'option des contrats de droit public et d'un statut d'élève-professeur offrant à ses bénéficiaires la formation et l'encadrement nécessaires pour réussir les concours ; il faut également s'attaquer aux conditions sociales de la vie étudiante, en particulier au problème du logement, en développant les cités universitaires publiques.
Je crains par ailleurs que le recrutement des jeunes par les seuls établissements ne contribue à les enfermer dans le quartier où ils habitent et où ils ont été scolarisés. La diversification du recrutement et son extension géographique leur permettraient au contraire de découvrir d'autres villes et favoriserait la mixité. J'ai déposé un amendement à ce sujet.
Ces jeunes ne sont pas encore enseignants, mais poursuivent une formation pour le devenir ; afin d'éviter tout effet d'aubaine, ils ne doivent donc pas être autorisés à remplacer un enseignant souffrant, mais exercer d'autres tâches qui restent à définir. Il en va de même de leur temps de travail, dont le texte se borne à indiquer qu'il ne doit pas être supérieur à la durée légale. Un autre de nos amendements vise à en préciser la durée maximale afin de préserver le temps nécessaire à l'étude.
C'est dans un esprit résolument constructif que le groupe GDR propose ces amendements. Nous nous prononcerons sur l'ensemble du texte à l'issue de la discussion des articles, mais nous émettrons un avis favorable à l'adoption de l'article 2.