Comme l'a souligné M. Yves Durand, la réforme du recrutement et de la formation des enseignants qu'implique la rénovation de l'école ne se limitera pas au dispositif des emplois d'avenir professeur. Que notre collègue Reiss, en particulier, se rassure : celui-ci ne constitue, nous l'avons dit, qu'une forme de pré-recrutement.
Combien d'étudiants issus de milieux défavorisés ou de zones sensibles doivent interrompre des études universitaires, parfois engagées au prix de lourds sacrifices, faute de pouvoir les concilier avec les « petits boulots » insatisfaisants qui leur apportent une indispensable rémunération ? Si rupture d'égalité il y a, et il est légitime de s'en inquiéter, c'est parce que l'on a élevé le recrutement au niveau du master sans prévoir le moindre dispositif pour venir en aide à ces jeunes. Il est donc urgent d'inverser ce processus. C'est ce que tente de faire le texte, sans prétendre panser toutes les blessures dont les jeunes, mais aussi l'école, ont été victimes.
Madame la rapporteure pour avis, le texte indique-t-il assez précisément que la rémunération des bénéficiaires comportera trois parties – les 400 euros dont vous avez parlé, une bourse spécifique et une part variable qui dépendra de l'échelon de la bourse universitaire ? D'autre part, un dispositif de recrutement au niveau académique, au-delà des seuls établissements publics locaux d'enseignement, ne permettrait-il pas d'écarter le risque d'enfermement évoqué par Mme Marie-George Buffet ?