Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du 15 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Avant l'article 7, amendements 90 1159

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Il est vrai que dans notre pays, il y a un problème entre les jeunes et l'entreprise mais il s'explique moins par le fait que les jeunes ne veulent pas se tourner vers l'entreprise que par le nombre d'obstacles que l'entreprise met à leur entrée.

Voyez le nombre de jeunes qui viennent dans nos permanences parce qu'ils cherchent désespérément un stage en entreprise et qu'aucune porte ne s'ouvre pour leur permettre de l'effectuer. Quelle image cela leur donne de l'entreprise !

Quand des jeunes, alors même qu'ils ont des diplômes, se voient proposer des sous-salaires, des emplois extrêmement précaires, quelle image cela leur donne de l'entreprise !

Je pense qu'il faut aussi que les entreprises s'ouvrent à la jeunesse de notre pays.

Par ailleurs, je tiens à dire qu'entreprendre ne se résume pas à entreprendre dans l'économie, même si c'est très important. Un jeune peut avoir envie d'entreprendre dans le domaine culturel, dans le domaine social, dans le domaine associatif, dans le domaine institutionnel, dans le domaine écologique. Mais pour qu'il ait envie d'entreprendre, il faut qu'il sente qu'il a les compétences, la maîtrise et les connaissances nécessaires. Tout cela demande qu'on l'accompagne le plus loin possible dans une culture commune grâce à l'éducation nationale.

Ce désir d'entreprise, j'ai l'impression que vous le contrariez par votre volonté toujours réaffirmée d'instaurer une orientation précoce. Oui, « entreprendre » est un beau mot, mais il faut donner à l'individu les moyens de le faire vivre.

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