Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 13 mars 2013 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Mes chers collègues, nous avons le plaisir d'accueillir Mme Najat Vallaud Belkacem, ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement et Mme Olga Trotiansky, présidente de la coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF). Elles ont été rejointes par Mme Catherine Coutelle, présidente de la Délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, qui vient d'être chargée d'un groupe d'études « Genre et droits des femmes à international ». Je tiens également à saluer la présence de notre collègue Nicole Ameline, membre de notre commission, qui vient d'être élue à la présidence du Comité des Nations unies pour l'élimination des discriminations à l'égard des femmes. Cette élection consacre son engagement constant en faveur de la promotion de la protection des droits des femmes. C'est une fierté de la voir occuper cette fonction.

J'aurais souhaité que cette réunion ait lieu le 8 mars, date de la Journée de la femme. Le calendrier parlementaire ne l'a pas permis. Mais comme l'a remarqué Mme la ministre, il n'y a pas de raison de limiter à cette seule journée les évènements et les discussions qui tournent autour des questions relatives aux droits des femmes.

Madame la ministre, vous avez participé, il y a quelques jours, à la 57e session de la Commission de la condition de la femme, qui est un organe du Conseil économique et social des Nations unies. Une délégation de la CLEF y a également pris part. Cette commission se réunit tous les ans à New York pour évaluer les progrès réalisés en matière d'égalité hommesfemmes, identifier les principaux défis et élaborer des politiques concrètes. Cette année, le thème prioritaire était la prévention et l'élimination de toutes les formes de violence contre les femmes et les jeunes filles dans le monde.

Celle et ceux d'entre vous qui faisaient partie de la délégation que nous avons conduite à l'Assemblée générale des Nations unies en novembre dernier se souviennent que nous avons déjeuné avec Michelle Bachelet, laquelle est responsable de ces questions auprès du Secrétaire général des Nations unies.

Il est évidemment trop tôt pour dresser un premier bilan. Les travaux de la Commission doivent s'achever le 15 mars prochain. Mais sans doute, madame la ministre, pourrez-vous nous indiquer quelle position vous avez défendue à cette occasion, quelles sont vos attentes principales et quelles doivent être, selon vous, les priorités en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Au-delà de cette question, quels sont les vecteurs qui vous paraissent les plus prometteurs pour progresser dans la lutte contre les discriminations et renforcer le rôle des femmes dans les sociétés ?

Bien entendu, nous serons particulièrement intéressés par votre analyse de la situation des femmes dans le monde arabe et en Iran. Vous savez que nous avons créé, au sein de notre commission, plusieurs missions qui s'intéressent à cette région du monde et aux révolutions arabes. Une délégation de la commission s'est récemment rendue en Égypte et en Tunisie, et nous avons pu constater que le statut de la femme était là-bas un enjeu important des débats, y compris sur le plan constitutionnel. Des résultats positifs ont d'ailleurs été obtenus par les femmes – parlementaires ou de la société civile – qui se battent pour améliorer leur statut ou, au moins, pour éviter qu'il ne régresse.

C'est aussi un enjeu dans d'autres zones, notamment en Afrique subsaharienne, en lien avec la problématique du développement. De fait, l'autonomie économique des femmes, la scolarisation des filles, l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive ou la lutte contre la mortalité maternelle et infantile sont des sujets cruciaux, intimement liés aux questions de développement.

Les violences faites aux femmes concernent tous les pays, y compris le nôtre. Il y a plus d'une dizaine d'années, nous avions déjà mesuré l'ampleur du phénomène, lorsque Nicole Péry, alors secrétaire d'État aux droits des femmes, avait initié le premier rapport sur le sujet.

La France a participé à l'élaboration de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l'égard des femmes et les violences domestiques, adoptée en 2011, dont elle fut l'un des premiers signataires.

Notre pays est particulièrement actif dans les enceintes internationales. Nous avons, notamment, soutenu la création d'ONU Femmes. Nous avons adopté une stratégie pour prendre en compte les politiques de genre dans les questions de développement, et cette stratégie vient de faire l'objet d'une évaluation, que vous pourrez sans doute, madame la ministre, nous présenter.

La France organisera à Paris le premier Forum mondial des femmes francophones, qui se tiendra dans quelques jours, et la Réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée, qui se consacrera les 3 et 4 juillet prochains au renforcement du rôle des femmes dans la société. Là encore, quels sont les défis, vos attentes et vos priorités ?

Enfin, sur les zones en conflit, notre commission a recueilli des témoignages particulièrement émouvants de femmes élues – notamment au Nord du Mali.

Vous comprenez pourquoi il nous a semblé important que vous puissiez, madame la ministre, madame Trotiansky, vous adresser à nous cet après-midi. Merci encore de votre présence.

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