Monsieur le ministre de l'intérieur, une semaine et six morts nous séparent de l'intervention de ma collègue Valérie Boyer – que j'associe d'ailleurs à ma question – sur la violence à Marseille et de votre réponse distanciée, pour ne pas dire arrogante, ton que vous affectez séance après séance.
À l'occasion d'un déplacement à Marseille, M. le Premier ministre avait déclaré qu'il ferait de cette ville une priorité. Vous êtes, pour votre part, venu six fois et vous avez déclaré que vous aviez la volonté farouche de pacifier Marseille. Au-delà des grands mots, qu'en est-il ?
La spirale de la violence s'intensifie, on assiste impuissants à des règlements de compte entre narcotrafiquants, des commerçants sont bannis de leur quartier et, ce matin encore, une prise d'otage s'est soldée par une victime innocente. On ne peut que constater tristement l'échec de votre politique. Ce ne sont pas les 200 gendarmes et CRS que vous avez envoyés récemment, lesquels regagneront d'ailleurs très vite leur caserne, qui arriveront à faire taire la mélopée des Kalachnikov.
Monsieur le ministre, je vous le dis : malgré la volonté qui vous anime, vous échouez, et vous échouerez encore parce que vous avez décidé de concentrer vos efforts sur les quartiers Nord et pas sur l'ensemble de cette ville. Votre réponse n'est ni globale ni équitable. Vous échouerez parce que vous et vos collègues ne voulez pas tirer les leçons d'une politique d'assistanat qui a corrompu le pacte social, le sens de l'effort et la responsabilité individuelle. Vous échouerez parce que vous dites avoir déclaré la guerre aux trafiquants de drogue pendant que certains de vos collègues plaident publiquement ici en faveur de la dépénalisation du cannabis. (Exclamations sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Vous échouerez parce que face à une criminalité nouvelle, enkystée au plus profond de certaines banlieues, il faudrait apporter de nouvelles solutions, doter la police d'un service unique ; bref il faut changer de stratégie. Cette tragique réalité exige enfin un traitement à la hauteur, c'est-à-dire une tolérance zéro !
Monsieur le ministre, si vous ne voulez pas rester le ministre de la parole, vous devez convaincre votre collègue, la ministre de la justice, d'abandonner son credo permissif ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)