Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 19 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je vous dirai d'abord ma fierté et mon émotion au moment de m'exprimer au nom du groupe RRDP. Mes collègues et moi-même sommes profondément convaincus de vivre un moment important de cette législature.

Votre projet de loi de refondation de l'école de la République, monsieur le ministre, porte en effet la volonté farouche de renouer le fil rompu d'une grande ambition nationale, la volonté de tenir à nouveau la belle promesse républicaine que constitue notre école laïque, gratuite et obligatoire.

Cette nouvelle promesse républicaine, ce n'est pas celle qui promet du sang et des larmes pour l'école, qui a saigné à blanc ses effectifs avec 80 000 postes détruits, qui a supprimé la formation initiale des enseignants, qui a accru les inégalités territoriales et multiplié les « établissements ghettos », qui a abandonné les élèves les plus en difficulté, qui a dénigré systématiquement ses enseignants considérés comme incapables de jamais remplacer « le curé ou le pasteur » ou juste bons, en maternelle, à « changer des couches », qui, enfin, a fait régresser le système éducatif français dans toutes les évaluations internationales.

Votre texte, monsieur le ministre, ne nous propose pas du sang et des larmes, mais contribue plutôt à nous donner du sens et des armes.

Il nous donne tout d'abord du sens : du sens pédagogique, du sens civique, du sens républicain, ce sens républicain qui fait de notre école un creuset de l'émancipation, le lieu de la véritable égalité, une égalité des chances qui ne distingue ses enfants que par l'effort et le mérite et non par l'origine et l'argent. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe RRDP), et je veux saluer tout particulièrement, monsieur le ministre, votre engagement en faveur des écoles des quartiers populaires et des zones rurales en difficulté.

C'est ce même sens républicain qui fait de notre école un lieu d'intégration et de mixité sociale et qui remet au coeur du message éducatif la morale laïque, fidèle en cela à l'enseignement de ces grands missionnaires de la foi laïque qu'étaient Ferdinand Buisson ou Paul Bert.

Ce sens, ce cap que nous indique votre texte, nous le suivrons avec vous, monsieur le ministre. Car ce projet de loi donne aussi et surtout des armes à l'école pour qu'elle puisse répondre à sa vocation.

Ces armes sont bien pacifiques, car ce sont des armes d'instruction massive, des armes nouvelles données à nos hussards du XXIe siècle, un arsenal complet sur lequel nous avons travaillé très longuement. À cet égard, je veux saluer le travail et l'engagement remarquables du président de la commission, Patrick Bloche, et du rapporteur Yves Durand.

Ces armes, ce sont, entre autres mesures, la création de 60 000 postes d'ici à 2017, l'ouverture dès septembre 2013 des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, la relance de la scolarisation des enfants de moins de trois ans, le dispositif « plus de maîtres que de classes », la lutte contre le décrochage scolaire, l'entrée de l'école dans l'ère du numérique, la redéfinition du socle commun et de l'élaboration de nouveaux programmes, l'introduction d'un enseignement moral et civique, et tant d'autres dispositions aussi importantes que décisives.

Mesdames, messieurs les ministres, ce projet de loi sur la refondation de l'école est un texte de confiance, une motion de confiance pour l'avenir de notre jeunesse. Cette confiance, sachez que nous la partageons. C'est la raison pour laquelle nous vous donnerons notre soutien, afin de construire avec vous l'école d'aujourd'hui qui fera réussir la France de demain. (Applaudissements sur les bancs du groupe RRDP et sur plusieurs bancs des groupes SRC et écologiste.)

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