Intervention de Rudy Salles

Séance en hémicycle du 19 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, monsieur le rapporteur, nous sortons déçus et inquiets de ce débat.

Il s'agissait pour nous, non pas de balayer d'un revers de main, comme vous l'avez fait des amendements de l'opposition, toutes les dispositions de ce texte, mais d'atteindre ensemble le bon objectif.

Nous voulions sauver deux enfants sur dix – les sauver de l'échec. En effet, deux jeunes adultes sur dix sont des lecteurs inefficaces. Pour le plus grand nombre d'entre eux, ces jeunes, lâchés dans la nature sans les bonnes ressources, sans le bon bagage pour s'engager dans la vie, se perdront.

Ce constat, monsieur le ministre, nous l'avions tous en tête. Seul l'intérêt des enfants a primé dans notre démarche et non la politique politicienne que vous avez développée à l'envi.

Ce texte est finalement non pas celui de la pédagogie qui sauve, mais celui de la démagogie qui coûte. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Depuis trente ans, penser l'école, c'est penser moyens. Et, depuis trente ans, les résultats des élèves se dégradent.

Vous vous inscrivez dans cette longue histoire de la dépense infructueuse. L'État, que vous avez incarné pendant cette discussion, c'est l'État d'avant, l'État d'hier, un État qui dépense et non pas un État qui pense. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)

Que restera-t-il de ce texte ? Je ne crois pas que les enseignants puissent y trouver motif à optimisme. Quant au contenu de leur formation, il demeure tout entier mystérieux : il n'y a rien sur la formation continue, et la formation professionnelle en alternance est totalement absente. L'autonomie des équipes pédagogiques pour s'adapter, pour expérimenter, pour individualiser l'enseignement n'aura pas non plus trouvé une vraie place dans ce texte. Les enfants en difficulté ne seront pas assurés d'un meilleur suivi personnalisé. Le socle commun restera à l'état de déclaration.

Une discussion sincère et sérieuse nous aurait permis de confronter des projets, notamment à l'occasion de la discussion sur le rapport annexé, avant que nous nous perdions dans ce texte pléthorique et, finalement, microscopique. Mes collègues Philippe Gomès et Benoist Apparu vous l'ont proposé en faisant l'effort remarquable de rédiger chacun un contre-projet. Cette confrontation nous a été purement et simplement refusée.

Nous avons tenté, une ligne après l'autre, de gratter quelques avancées picrocholines. Quel gâchis ! Avec cette loi blafarde et bavarde, vous nous engagez – au mieux – sur la pente des replâtrages et des discours creux.

Vous n'avez affiché que mépris à l'égard d'une opposition que vous souhaiteriez rendre responsable de tous les maux de l'école, ce qui est ridicule.

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