Je soutiens d'autant plus fortement cette proposition de loi que, dans cette affaire, nous avons déjà perdu dix-huit mois.
À mes yeux, ce texte est une marque de respect. La majorité actuelle ne réduit pas l'outre-mer à quelques articles placés à la fin d'un projet ou d'une proposition de loi : elle aborde les problèmes de fond, spécifiques à nos régions, comme elle l'a fait avec la loi du 20 novembre dernier sur la régulation économique outre-mer.
Le problème que nous abordons ce soir ne concerne pas seulement la santé publique, il est aussi économique. Des fabricants étrangers vont-ils inonder les Antilles ou la Réunion de produits sucrés ? Certainement pas : si la nouvelle règle s'applique, elle s'appliquera à tout le monde. De toute façon, pour nous, habitants de l'outre-mer, ce n'est pas tant l'ampleur des importations qui compte, malheureusement, que le moyen de favoriser la production locale. Or il existe, en Martinique et en Guadeloupe, des producteurs locaux de yaourts qui s'organisent déjà pour proposer des produits différents aux consommateurs.
Plus généralement, la situation abusive – indécente, même – que cette proposition de loi cherche à corriger est une nouvelle preuve des insuffisances locales en matière de gouvernance économique et de contrôle des produits. Elle doit nous conduire à redoubler d'efforts en faveur de l'organisation de l'économie et de la production locales.
Je suis également très favorable à l'amendement relatif aux dates limites de consommation. La pratique actuelle de double étiquetage, qui conduit, pour des raisons purement commerciales, à appliquer à un produit destiné à l'outre-mer une durée de conservation plus longue que s'il était vendu en métropole, constitue en effet une forme de concurrence totalement déloyale.
Non seulement j'approuve cette proposition de loi, mais je considère qu'elle devrait recueillir un soutien massif et ouvrir de nouvelles perspectives en matière de croissance et de développement économique dans nos pays.