Je m'associe également avec enthousiasme à cette proposition de loi qui relève autant de l'exigence d'égalité que de la santé publique. L'alimentation est en effet un des facteurs qui expliquent la moindre espérance de vie observée outre-mer. Il est insupportable de laisser ainsi perdurer une telle inégalité de traitement.
Bien entendu, les dispositions prises s'appliqueront à tous les produits, quelle qu'en soit l'origine. Les fabricants, qu'ils soient locaux, métropolitains ou étrangers, devront proposer, en Europe et dans les territoires d'outre-mer, des produits ayant des teneurs en sucres comparables.
Je demande à nos collègues de l'UMP, qui ne peuvent être insensibles aux impératifs de santé publique, de reconsidérer leur vote. Le sujet mériterait, en effet, qu'on laisse de côté les affrontements politiques pour rechercher l'unanimité. L'adoption de cette proposition de loi représentera un symbole important pour nos concitoyens d'outre-mer : ils sauront ainsi qu'ils bénéficient d'un traitement équitable et que les problèmes qu'ils connaissent en matière de santé publique ne sont pas négligés.
Alors que la réponse a déjà tardé à venir, certains nous demandent d'attendre l'examen de la prochaine loi sur la santé publique. Je ne suis pas naïf, et j'en comprends les raisons. On m'avait tenu le même genre de discours lorsque j'avais déposé une proposition de loi sur l'étiquetage nutritionnel : « Attendez que l'Union européenne se saisisse du problème ! ». Certes, elle l'a fait, au bout d'un an ou deux, mais sans aller aussi loin que nous le voulions. Pourtant, si tous les consommateurs disposaient d'une connaissance fine de la composition des produits qu'ils mangent ou boivent, ils seraient plus vigilants, et les industriels, soucieux de ne pas se montrer moins vertueux que leurs concurrents, veilleraient à limiter la quantité des éléments dont l'excès est nocif, comme le sucre ou le sel.
De la même façon, aujourd'hui, on veut donner un délai supplémentaire aux industriels. Mais une année de plus, ce sont des vies perdues, des cas supplémentaires d'obésité, de diabète, d'hypertension. C'est une année de trop.