La proposition de loi de Victorin Lurel avait recueilli l'assentiment non seulement de toute l'opposition de l'époque, mais aussi d'une partie de la majorité, puisque les députés du Nouveau Centre et même certains députés de l'UMP – dont le président Méhaignerie – avaient voté pour.
On a habitué les Antillais à consommer en quantité des boissons très sucrées et à manger des aliments très salés. Nous en observons aujourd'hui les effets, sous la forme de nombreux cas d'obésité, de diabète, d'hypertension artérielle ou d'accident vasculaire cérébral. Dans ce contexte, la proposition de loi de Victorin Lurel était tout à fait légitime. Comme l'a rappelé Gérard Bapt, c'est pour des raisons purement électoralistes qu'elle avait finalement été repoussée.
Depuis, nous avons découvert une nouvelle différence de traitement appliquée au détriment des consommateurs d'outre-mer : les produits qui leur sont vendus ont un délai de péremption beaucoup plus long qu'en métropole. Les producteurs de yaourts guadeloupéens m'ont dit souffrir de cette concurrence déloyale, eux qui ont déjà consenti de nombreux efforts pour réduire la teneur en sucres de leurs produits, alors même qu'ils doivent déjà faire face à une contrainte spécifique, la nécessité d'utiliser du lait en poudre.
Par ailleurs, il me paraît d'autant plus important d'adopter cette proposition de loi qu'elle correspond à un engagement pris par François Hollande lorsqu'il était candidat à l'élection présidentielle.