Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, je tiens tout d'abord à remercier mon ami Frédéric Roig, qui a bien voulu me céder cinq minutes sur son temps de parole.
Monsieur le ministre, vous ne serez pas étonné de mon souhait de m'exprimer à cette tribune, compte tenu du sérieux du sujet traité et de ses conséquences. Comme l'ont fait mes collègues, j'attire votre attention sur les conséquences de l'opacité des circuits de distribution de l'industrie agroalimentaire. Elle s'appuie sur le principe de l'achat aux cours les plus bas, afin de réaliser la meilleure marge bénéficiaire. Cela entraîne les dérives constatées dans le cadre d'un système bien établi à l'échelle européenne, voire mondiale.
Qui sont les victimes de ces trafics et de ces dérives honteuses ? Nous avons eu, monsieur le ministre, l'occasion de rencontrer certaines d'entre elles puisque Castelnaudary se trouve dans ma circonscription. J'ai donc pu percevoir le désarroi de ces familles, de ces hommes et femmes salariés de l'une de ces entreprises dont on a tant parlé, qui sont les victimes de ces comportements à caractère mafieux. Ce sont des pratiques à bannir, mais en avons-nous les moyens ? Vous nous le direz peut-être tout à l'heure, monsieur le ministre.
Je veux également évoquer la situation des éleveurs de nos montagnes, qui sont soumis à une pression terrible en matière de prix d'achat. Les difficultés qu'ils doivent affronter quotidiennement sont connues de tous et peuvent les acculer à la faillite, voire au suicide.
Enfin, le consommateur – c'est-à-dire nous-mêmes – est trompé, abusé, car il paie au prix fort des sous-produits. À qui profite le crime ?
Monsieur le ministre, l'encombrement de l'actualité ne doit surtout pas faire oublier trop rapidement ce dossier et cette pratique scandaleuse.
Je souhaite, monsieur le ministre, que nous ayons une réflexion de fond permettant de nous impliquer dans le développement des circuits courts. Il y a certainement des efforts à faire, car ce développement est porteur d'aménagements du territoire favorisant l'installation des jeunes agriculteurs et jeunes éleveurs, ainsi que le maintien des populations actives dans la ruralité. Les circuits courts doivent également conforter l'existence des abattoirs de territoire, des abattoirs de proximité – je crois que mon ami Frédéric Roig y a fait allusion tout à l'heure ; personnellement, je pense à celui de Quillan, au pied du massif des Pyrénées. Je crois, monsieur le ministre, que la meilleure garantie en matière de traçabilité et de qualité de l'alimentation consiste à aller vers ce type de distribution et ces circuits de proximité. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Le 12/05/2013 à 09:58, g.navarro (Exploitant polyculture élevage) a dit :
merci monsieur le député,la fermeture progressive des petits abattoirs locaux m'empêchera bientôt de pratiquer la vente directe de mes chevraux qui est seule rentable pour mon élevage.Je vais perdre des clients fidèles et attachés à la qualité de mes produits et à la certitude de leur origine.où ces clients se serviront-ils? Au super marché? avec de l'importation à bas prix ou des produits issus d'ateliers d'engraissements qui achètent les animaux à 1.20€ le kg pour les bourrer d'un aliment à l'origine douteuse?Alors ,aider les industriels à améliorer leur qualité, d'accord ,mais il serait aussi important pour les consommateurs que les petits producteurs leur offrant une alternative alimentaire soient aussi soutenus autrement que par une accumulation permanente de nouvelles contraintes plus propres à les dégoûter de leur métier qu'à encourager l'installation de jeunes.j'attends impatiemment vos commentaires.Amicalement ,un éleveur du sud.
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