J'approuve pleinement la position présentée par Jean-Louis Touraine. Je regrette que notre collègue Jean Leonetti, en dépit de son excellente connaissance du sujet, ait cru bon d'inciter à une guerre picrocholine en prétendant qu'interdiction assortie de dérogations et autorisation encadrée revenaient au même. Les chercheurs que nous avons entendus ne partagent pas ce point de vue. Certaines jurisprudences mettent d'ailleurs aujourd'hui l'Agence de la biomédecine en difficulté, comme il a été indiqué.
On n'aurait pas découvert les propriétés des cellules iPS si on n'avait effectué, préalablement, des recherches sur des cellules embryonnaires. Elles ne sauraient donc être considérées comme une formule de remplacement.
Nous recevons, notamment en tant que médecins, des courriers et des courriels hostiles à la proposition de loi au motif qu'elle attenterait à la vie. Mais nous ne discutons pas aujourd'hui du statut de l'embryon, ni de la loi Veil. La législation en vigueur n'interdit pas la destruction des embryons. N'est-il donc pas paradoxal d'interdire la recherche sur eux ?