Madame Boyer, je vous félicite de votre modération et de votre sens de la nuance lorsque vous nous accusez « de nous acharner, avec la complicité du Gouvernement, à détruire les principes fondateurs de notre société » !
Prétendre que les cellules iPS peuvent remplacer les cellules souches embryonnaires est faux sur le plan scientifique ; et l'utilisation de ces cellules iPS, susceptibles d'évoluer en cellules cancéreuses du fait de la modification génétique qu'elles ont subie mais aussi de se différencier en gamètes, pose encore plus de problèmes éthiques que celle des cellules souches embryonnaires. Ces recherches sont toutes deux indispensables et porteuses d'espoirs ; simplement, leurs applications, tant pour la recherche que pour la thérapeutique, ne seront pas les mêmes.
Quant à la vitrification des ovocytes, elle ne diminuera en réalité que légèrement le nombre d'embryons surnuméraires : au lieu d'en détruire plusieurs dizaines de milliers par an, on n'en détruira peut-être qu'une dizaine de milliers… De plus, la recherche n'a effectivement pas besoin de nombreuses lignées, puisque ces cellules ont une capacité de renouvellement et de multiplication infinie.
Il faut savoir également qu'il existe des lignées de cellules souches provenant d'embryons porteurs d'une maladie génétique et écartés après un diagnostic pré-implantatoire. Ces lignées permettront d'étudier les affections en question, ce que ne permettent pas les cellules iPS. Nous pouvons ainsi espérer faire disparaître de nombreuses maladies génétiques.
L'avancée proposée par ce texte est logique. Je peux comprendre que l'on ait commencé par un régime d'interdiction assorti de dérogations : plusieurs années de pratique ont montré qu'il n'y avait pas de dérives. Nous sommes donc rassurés. Il est grand temps de franchir un pas supplémentaire et de passer à un régime d'autorisation.