Me revient en mémoire cette citation de Lamartine : « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Je ne peux en effet m'empêcher de penser en ce moment à notre ancien collègue François Liberti, pêcheur et spécialiste du thon, et plus spécifiquement du thon rouge, ce qui n'étonnera personne au regard de son engagement politique. Permettez-moi tout d'abord de rappeler à quel point la pêche artisanale doit bénéficier de dispositifs d'accompagnement spécifiques, de nombreux rapports montrant en effet que la pêche artisanale utilise des techniques moins destructrices et plus protectrice de l'environnement. Alors que ses propos liminaires me paraissaient aller dans le bon sens, Daniel Fasquelle s'est montré par la suite plus ambigu à ce propos. J'ai ainsi cru comprendre qu'il privilégiait une pêche davantage industrielle, que je qualifierais de capitalistique. Cette approche ne va-t-elle pas à l'encontre du renforcement de la pêche artisanale alors que cette dernière peut être la première victime d'une multiplication des contraintes ? Ainsi, au-delà des réserves culturelles s'agissant de l'installation de caméras embarquées, comment de petits pêcheurs pourront-ils supporter le coût afférent ? Il me semble me souvenir qu'il y a quelques années, des programmes de recherche avaient été lancés afin d'améliorer la performance des moteurs des bateaux de pêche, et ce afin de réduire la consommation de carburant. Savez-vous si ces programmes ont abouti ?
Alors que la pêche artisanale exige de la confiance, il me semble indispensable de restaurer le dialogue entre les ONG – très attachées au protocole de Nagoya – et les pêcheurs, afin de lier les enjeux écologiques et économiques. À mes yeux, il est nécessaire de se fonder sur une approche scientifique, d'autant plus que nous avons la chance de disposer de l'IFREMER. Mais encore faudrait-il lui donner les moyens de mener à bien ses travaux ! Alors rapporteur pour avis des crédits affectés à cet organisme, j'avais pu souligner les difficultés financières de l'IFREMER, notamment en vue du renouvellement de sa flotte.
De plus, ne faudrait-il pas mieux prendre en compte la diversité de l'espace marin, au regard des spécificités des différentes façades maritimes, et ainsi traiter de manière différenciée la Méditerranée et l'Océan Atlantique ?
Enfin, pensez-vous que des évolutions législatives soient souhaitables, notamment de la loi sur l'eau, afin de mieux traiter de la question des lagunes, essentielles à l'équilibre des écosystèmes ?