Je suis ravie de pouvoir m'exprimer sur ce sujet essentiel et, si monsieur le président me le permet, je souhaiterais également me faire la porte-parole de l'outre-mer. Avant toute chose, il me paraît nécessaire de rappeler que les décisions de l'Union européenne auront un impact sur près de 50% de la filière halieutique. C'est dire combien nos débats sont importants ! À ce titre, permettez-moi d'évoquer le cas particulier de Saint-Pierre et Miquelon, qui me semble pouvoir éclairer notre réflexion : le moratoire sur la pêche à la morue décidé en 1992 a entraîné une désorganisation complète de la filière et nous commençons à peine la restructurer, soit plus de vingt ans après. Il nous faut donc être vigilant, car toute décision peut avoir de lourdes conséquences sur la filière dès lors que les compétences sont perdues. Si la France est relativement isolée au sein des négociations européennes, nous devons absolument défendre la diversité qui est le propre de la pêche française. S'agissant de la question des rejets, il me semble que nous faisons fausse route et risquons d'encourager le développement de la pêche minotière, ce qui serait la pire des solutions.
Enfin, il me semble essentiel de prendre en compte les spécificités des outre-mer, et notamment dans les départements, où la PCP a vocation à s'appliquer. Pour mémoire, le premier port de pêche artisanale français se situe en Martinique. Je crains qu'il ne nous soit interdit de soutenir financièrement la structuration de la filière halieutique ultramarine alors que cela serait nécessaire pour la renforcer. Par ailleurs, le volet extérieur de la PCP m'interroge. Alors que la nouvelle réglementation s'imposera à La Réunion, l'Union européenne accompagnera le développement de la pêche artisanale à Madagascar : comment comprendre ces incohérences ?