Depuis 1979, nous assistons à deux phénomènes contradictoires : d'une part, une montée en puissance continue du Parlement européen comme lieu de pouvoir et comme contre-pouvoir et, d'autre part, une désaffection croissante des populations que traduit la progression de l'abstention à chaque élection européenne. De toute évidence, quelque chose ne fonctionne pas.
Le mode de scrutin est-il en cause ? Si celui qui est aujourd'hui en vigueur n'est pas idéal – il a échoué à rapprocher les élus de leurs électeurs –, celui qui était pratiqué avant 2003 ne l'était pas plus. J'estime donc qu'il ne faut pas « renationaliser » le mode de scrutin mais plutôt l'« européaniser ». En la matière, il revient aux partis politiques de mettre en avant de véritables candidats européens lors des scrutins concernés, et de traiter de thèmes européens. J'ajoute que l'élection européenne doit avoir un impact sur la configuration de la Commission européenne et sur les décisions prises à Bruxelles.
La présente proposition de loi ne relevant pas les défis que je viens d'évoquer, et ne remédiant pas non plus aux insuffisances du mode de scrutin en vigueur, mieux vaut selon moi s'en tenir à celui-ci.