L'actuel mode de scrutin n'est pas la cause de l'abstention enregistrée lors des élections européennes depuis 1979. Il permet au contraire de rattacher l'action de l'élu à une circonscription régionale. Il faut rendre hommage aux députés européens élus depuis la réforme de 2003 : ils sont intervenus auprès des chambres de commerce et d'industrie, des associations, des universités, des entreprises, relayant ainsi l'action qu'ils mènent au Parlement européen, parfois en lien avec la Commission européenne. Dans ma vie professionnelle précédente, j'ai pu compter sur leur soutien.
Dans le cadre de la démocratie parlementaire européenne, qui ne pratique pas vraiment comme notre pays un système fondé sur l'existence d'une majorité et d'une opposition, il paraît difficilement envisageable de mettre en place un scrutin qui ne serait pas proportionnel. Même si celui-ci favorise des choix d'appareil ou des logiques partisanes, il permet aussi de faire une place à de jeunes talents et à la diversité dans nos pays.
Monsieur Coronado, il est vrai que, depuis 2003, les Français établis hors de l'Union européenne ne pouvaient plus voter dans les consulats pour les élections européennes, mais leur récent rattachement à la grande région d'Île-de-France leur a rendu une capacité d'expression et la possibilité d'être élus.
La proportionnelle n'est sans doute pas le meilleur moyen d'assurer un ancrage local mais, pour nous rapprocher de la pratique des vingt-six autres États membres, elle doit probablement être privilégiée, dans un cadre régional plutôt que national.