Intervention de Patrick Netter

Réunion du 13 février 2013 à 19h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Patrick Netter, directeur de l'Institut des sciences biologiques, INSB :

L'INSB rassemble 274 structures de recherche : 170 unités mixtes dont 152 unités mixtes de recherche (UMR), 18 unités propres, 19 unités associées, 17 structures temporaires et 50 structures fédératives, constituées autour de plateformes. 10 026 personnes travaillent en sciences biologiques, dont 4 858 personnel CNRS ; elles se répartissent en 5 905 chercheurs et enseignants, dont 2 680 chercheurs du CNRS, et 4 121 ingénieurs et techniciens, dont 2 178 ingénieurs et techniciens du CNRS.

Le budget consolidé s'élevait en 2011 à 455 millions d'euros. 70 % des chercheurs et 75 % des financements sont rassemblés sur 27 sites dans 13 villes. En 2012 l'INSB disposait de 1 100 brevets – dont 80 nouveaux –, 300 licences exploitées et 13 jeunes pousses (start-up).

L'INSB a un rôle de leader national en biologie fondamentale, dans le décryptage du vivant, qui débouche très souvent sur des recherches appliquées. Nous travaillons en partenariat avec l'Inserm et l'Inra, même si nos missions sont différentes.

Je vous présente un exemple dans le domaine des neurosciences : quelles sont les régions de notre cerveau impliquées dans l'intention de faire des mouvements, de les commander et de les percevoir ? Par stimulation électrique du cortex, l'équipe d'Angela Sirigu (unité mixte de recherche 5229 à Lyon) a montré que l'intention de faire un mouvement se construit dans le cortex pariétal et que notre sensation de mouvement n'est pas une image sensorielle du mouvement exécuté mais la prédiction faite sur le mouvement. Ces travaux nous éclairent sur le rôle du cortex dans l'agentivité (décision de faire) et la conscience du corps. Les implications médicales sont nombreuses, par exemple comment la plasticité corticale permet la régénération d'une commande motrice après amputation puis transplantation d'un membre (voire du visage), pour élaborer un nouveau traitement de la douleur du membre fantôme. Des travaux de ce type contribuent à la bonne place de la France dans des projets européens identifiés comme relevant d'une technologie « Flagship » bénéficiant d'un soutien communautaire spécifique, tel le Human Brain project.

Le deuxième projet que je voudrais vous présenter vise à la mise au point par l'équipe de Sylviane Muller (unité propre de recherche 9021 à Strasbourg) d'un peptide synthétique (P140) pour traiter le lupus systémique. Le lupus touche 5 millions de patients dans le monde, 90 % sont des jeunes femmes ; il affecte tous les organes, avec des formes neurologiques, rénales et cardiaques. Aucun traitement spécifique n'est connu hormis les corticoïdes et les immunodépresseurs. Le brevet du P140 a été déposé en 2001 et une licence accordée à un laboratoire pharmaceutique en 2005. La Food and Drug Administration (FDA) américaine a donné son autorisation pour un essai clinique cette année. Le produit est efficace et sans effet indésirable. Pour un produit qui connaît une telle réussite, on estime que 100 échouent.

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