Intervention de Dr Alain Tedgui

Réunion du 19 février 2013 à 11h45
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Dr Alain Tedgui, directeur du PARCC :

Je suis très honoré de vous recevoir tous ici. Vous vous trouvez dans le centre de recherche cardiovasculaire de l'UMR –Unité Mixte de Recherche (Inserm – Paris Descartes). Il y a peu de centre de recherche dans Paris qui soient aussi thématisés que le nôtre.

J'ai été nommé directeur de ce centre après un appel d'offre international, puis, à la suite d'un autre appel d'offre international, nous avons déposé la demande de création en tant qu'UMR en 2008 et avons reçu une visite de l'AERES (Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur) les 28 et 29 février 2008. Nous avons été créés au 1er janvier 2009 et avons ouvert le 8 septembre 2009 le centre de recherche de l'hôpital George Pompidou pour enfin recevoir une seconde visite de l'AERES les 15 et 16 janvier 2013.

Nous avons commencé en 2008 avec six équipes, mais sommes aujourd'hui onze équipes de recherche dans le centre, dont 2 équipes constituées dans le cadre du programme « Avenir », conçu spécialement pour apporter un soutien fort à de jeunes chercheurs présentant un projet de recherche innovant de très haut niveau. Une des fiertés du centre est qu'il y a énormément de jeunes qui travaillent chez nous. À l'occasion de notre renouvellement, en 2014, nous passerons de onze à quatorze équipes ; ce qui est à peu près le maximum que l'on puisse accueillir maintenant.

En termes de chiffre, le bâtiment fait 6000 m² et le centre UMR Inserm- Paris Descartes occupe 4 200 m² où l'on retrouve 18 laboratoires individuels, équipés de paillasses, assez classiques mais absolument magnifiques. En termes de personnel chercheur, nous avons :

- 18 chercheurs (16 de l'Inserm et 2 du CNRS),

- 46 professeurs ou assistants professeurs,

- 8 Ph,

- 29 étudiants chercheurs en thèse actuelle (nous en avons accueilli 61 depuis 2009),

- 38 post-docs qui représentent 19 différents pays depuis que nous avons ouvert,

- 42 étudiants en Master 2,

- 37 ingénieurs techniciens permanents sur des postes Inserm, Paris Descartes ou AP-HP et

- 39 ingénieurs techniciens non permanents, ce qui fait au total environ 258 personnes, et 231 emplois équivalents en temps plein.

Notre objectif est de doter l'ensemble de nos équipes des moyens techniques les plus avancés, condition indispensable pour faire de bonnes recherches. Nous avons la chance de pouvoir disposer de chercheurs positionnés sur tout le continuum allant de la recherche fondamentale jusqu'à la recherche clinique en proximité étroite avec l'hôpital : cela nous permet de couvrir un spectre très large de maladies cardiovasculaires ; cela nous permet aussi d'accélérer le transfert des connaissances pour la mise au point des outils de diagnostic ou des moyens thérapeutiques. Nous veillons au passage à former nos jeunes chercheurs à leurs futures responsabilités à la tête de la recherche dans le domaine cardiovasculaire.

Il faut rappeler que les pathologies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité, en dépit de la polémique actuelle sur le rôle du cholestérol. C'est une question qui me tient à coeur, car quoique biologiste et non médecin, je suis un spécialiste de l'athérosclérose et du cholestérol, et j'ai travaillé toute ma vie en biologie vasculaire. Actuellement, une association réunissant seulement, pour le monde entier, un petit groupe de 98 scientifiques refuse de reconnaître le cholestérol comme cause de l'athérosclérose et de la pathologie associée, l'infarctus du myocarde. Or des milliers de chercheurs travaillent sur cette question depuis les années 80, qui n'est plus en débat. Cette polémique est un scandale, car elle risque de conduire des personnes à interrompre leur traitement aux statines dont elles auraient pourtant besoin !

Notre centre s'intéresse aux vaisseaux, au coeur et aux reins, et plus précisément aux maladies artérielles, à l'angiogénèse, à l'hypertension, aux arrêts cardiaques et aux morts subites. Pour aborder l'ensemble de ces pathologies, nous privilégions une approche transversale avec des études concernant l'inflammation, la prévention, le développement de bio-marqueurs et l'imagerie moléculaire. Pour travailler dans un environnement comme le nôtre, il est indispensable de disposer de moyens partagés ; c'est pourquoi nous nous appuyons sur des plateformes de hautes technologies dans le domaine de la génomique, etc.

Un mot sur les moyens financiers : en 2012, le budget consolidé du PARCC était de 11 millions d'euros, salaires compris ; 5 millions provenaient de l'Inserm, 2,5 millions de l'université et enfin 3,8 millions provenaient de ressources externes. Ces ressources externes se constituaient, pour un gros tiers, des financements octroyés sur projet par l'ANR – nos équipes sont évidemment très bien positionnées et reçoivent du reste beaucoup de bourses –, pour un autre tiers des aides accordées par des fondations (Fondation de France…) et pour le dernier tiers, de subventions versées par les structures internationales, l'Europe et les régions (au travers d'allocations doctorales et post doctorales).

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