Intervention de Dominique Orliac

Séance en hémicycle du 25 mars 2013 à 16h00
Réforme de la biologie médicale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Orliac :

…car différentes voies sont d'ores et déjà prévues par l'ordonnance que le texte de loi ratifie à juste titre : dérogation pour les médecins et les pharmaciens non titulaires du DES de biologie médicale, après obtention de la qualification en biologie médicale par les ordres respectifs ; possibilité pour les personnels enseignants et hospitaliers des CHU de continuer à réaliser des activités d'enseignement et de recherche fondamentale et appliquée après nomination par le CNU – le Conseil national des universités ; exercice de la biologie médicale dans un domaine de spécialisation par les biologistes non titulaires du DES. Nous sommes attachés à la pratique hospitalo-universitaire fondée sur le triptyque soins-enseignement-recherche ; les soins ne doivent pas être relégués.

Certains acteurs de la biologie médicale hospitalo-universitaire, tels que la conférence des doyens des UFR de médecine et de pharmacie ou la conférence des présidents de commission médicale d'établissement des centres hospitaliers, ont contesté la suppression de l'article 6 dans un courrier daté du 16 mars et que l'ensemble des députés a reçu. À cet égard, je rejoins ce qu'a exprimé la rapporteure en commission : il convient de trouver un compromis satisfaisant qui tienne compte de la nécessité de soutenir une recherche d'excellence dans les établissements de santé tout en respectant l'objectif de valorisation de la biologie médicale comme une véritable spécialité.

Je dirai enfin quelques mots sur l'article 9 de la proposition de loi. Il vise à renforcer la régulation de l'offre de biologie médicale sur le territoire et à préciser les attributions reconnues à ce titre aux agences régionales de santé. Le dispositif, qui complète les dispositions du code de la santé publique posant le principe de l'interdiction pour un investisseur de prendre part au capital d'une société de biologie médicale lorsque cette opération lui permettrait de contrôler plus de 33 % de l'offre de biologie médicale sur un même territoire de santé, semble satisfaisant. Il s'agit d'affirmer plus fortement l'indépendance des professionnels et de préserver le maillage territorial face aux regroupements imposés. Les intérêts financiers ne doivent pas avoir un champ d'application illimité, en particulier dans le domaine de la santé ! En la matière, le mieux n'est pas forcément l'ennemi du bien.

Pour conclure, les députés du groupe RRDP, s'ils se félicitent que le cadre juridique de la biologie médicale soit enfin actualisé et sécurisé, n'en expriment pas moins leur circonspection vis-à-vis d'un texte peut-être quelque peu insuffisant, et leur vote sera fonction de la version qui en ressortira de nos travaux.

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