Les examens de biologie médicale sont à l'origine de 60 % des diagnostics de pathologie des malades. L'importance de ce pourcentage montre le rôle crucial joué par cette discipline et l'exigence qui doit la caractériser. D'où la nécessité de chercher à atteindre l'excellence dans sa pratique.
L'obligation d'accréditation prévue dans l'article 7 de la loi sera un élément de garantie de cette qualité. Je crois que personne ne le remet en cause. L'objectif fixé est optimal, avec 100 % d'accréditations à terme. Pour autant, les modalités de sa mise en oeuvre, par paliers me semblent heureusement de nature à prendre en compte les réalités vécues par nos laboratoires.
En effet, le calendrier annoncé prévoit un développement progressif de l'accréditation, qui évitera un phénomène de couperet qui aurait été particulièrement préjudiciable aux laboratoires indépendants. Il ne s'agit pas par cette loi de mettre en péril l'existence de certains laboratoires ! Car, précisément, la question du maillage territorial des laboratoires de biologie médicale est un enjeu essentiel pour nos concitoyens.
Nous devons veiller à permettre la présence de laboratoires de qualité et de proximité sur l'ensemble du territoire, avec la même exigence pour tous, car il est difficile d'envisager des territoires à deux vitesses. Si des assouplissements devaient intervenir, ils devraient concerner tout le monde.
Élue d'un territoire diversifié, qui allie zones rurales et zone très urbanisée classée en ZUS, je peux témoigner que, dans l'un comme dans l'autre de ces environnements très contrastés, le besoin et l'attente en la matière sont importants. Pour des raisons diverses, nos concitoyens habitant ces secteurs sont souvent pénalisés par une absence de mobilité et une plus grande fragilité.
Très souvent autour du laboratoire de biologie médicale – ou laboratoire d'analyse comme l'appellent plus communément nos concitoyens – l'officine de pharmacie et le cabinet médical constituent un pôle indispensable, un pôle où les différents acteurs de proximité du monde de la santé bénéficient d'une complémentarité professionnelle bénéfique à chacun et surtout favorable aux patients.
Voilà l'éclairage qu'en complémentarité de mes collègues je souhaitais apporter à l'occasion de cette discussion.
Nous savons qu'il reste des débats importants, après ceux qui ont pu avoir lieu en commission, et particulièrement autour de l'article 6. Même si beaucoup d'entre nous ont souligné le consensus qui se dégage, cet article continue à faire débat. Quelle que soit l'issue du vote, il y aura forcément des inquiets, d'un côté ou de l'autre. Puissions-nous, dans cet hémicycle et par votre voix, madame la ministre, les rassurer.