One world, one health. Je sais que mon anglais n'est pas très bon, madame la ministre, mais mon français l'est encore moins. (Sourires.) Vous me pardonnerez donc d'utiliser l'idiome de la perfide Albion dans le temple de la République. Cette formule, « un seul monde, une seule santé », ce n'est pas moi qui l'ai inventée. Elle est utilisée aussi bien par l'OMS que par l'Office international des épizooties, l'OIE.
Le distinguo entre biologie et médecine humaines et biologie et médecine animales est de plus en plus difficile à défendre. Vous évoquiez tout à l'heure la nécessité de décloisonner. Cela s'impose ici. Les deux plus grands drames sanitaires que nous avons connus ces vingt dernières années en Europe, la grippe aviaire et la crise de la vache folle, ont été provoqués par un virus passé de l'animal à l'homme. Par ailleurs, des maladies que nous pensions éradiquées réapparaissent, comme la tuberculose ou la trichinose : ces maladies essentiellement animales redeviennent humaines.
Cet amendement vise à redonner aux vétérinaires la possibilité d'acquérir une formation en biologie médicale. Il n'est pas question qu'ils exercent dans un laboratoire de biologie médicale comme ils pouvaient le faire auparavant, mais simplement qu'ils soient en mesure d'acquérir une formation qui peut leur être utile, soit dans l'exercice de leur profession sur le terrain, soit dans la formation de leurs futurs confrères.
Je ne vous demande rien de plus que de rétablir une passerelle, ce qui serait sans conséquence pour la profession de biologiste médical et permettrait de réaliser des économies, à une époque où l'on cherche plutôt des économies que des dépenses nouvelles.
Je fais moi aussi mon coming out : comme vous l'avez certainement deviné, j'ai été vétérinaire. Je partage ce privilège avec une consoeur de la majorité, Geneviève Gaillard. Si vous n'adoptez pas cet amendement pour moi, faites-le pour elle ! (Sourires.)